Publié le 8 janvier 2023 par Jean-Pierre ♫ - Dernier commentaire le 9 janvier 2023

Un mariage musulman

Cela se passe en février 2019.

Lui a 54 ans, elle 40 ans. Ils sont tous deux divorcés et ont chacun des enfants.
Ce soir, ils célèbrent leur mariage religieux.
Pas de chichi ni de cérémonie. Ne sont invités que la famille proche et un couple d’amis.

Voici comment cela s’est passé.

Dans le salon, les femmes et les enfants attendent patiemment.
Pendant ce temps, dans une petite pièce à l’écart à la porte close, se déroule la cérémonie religieuse à laquelle seuls les hommes sont conviés.

Ainsi que le dicte l’Islam, sont présents le fiancé, le tuteur de la fiancée ainsi que deux témoins qui se doivent d’être pubères et musulmans. C’est le minimum légal. A ces personnes, s’ajoutent les deux fils du fiancé ainsi qu’un imam, par ailleurs chauffeur de bus.

L’imam commence par quelques prières puis parle de la nécessité du mariage, tant pour canaliser des pulsions bien naturelles que pour l'accroissement de la communauté des croyants. Puis il donne quelques conseils de base sur la vie de couple : confiance et respect, valoriser les qualités pour rendre invisibles les défauts.

Passées ces considérations générales, la cérémonie proprement dite commence. Elle est très courte. L’imam demande d’abord au tuteur et au fiancé s’ils se sont mis d’accord sur le montant de la dot que le fiancé doit verser au tuteur. Puis le tuteur prononce cette phrase :
- Karim, veux-tu prendre pour épouse Farida ?
A quoi, le fiancé répond :
- Oui, je souhaite prendre pour épouse Farida.
Voilà.
C'est terminé.
Aucun nom de famille n’a été prononcé durant cette cérémonie...

Ensuite, les personnes présentes félicitent le marié en lui donnant une accolade.

Peu après, l’imam s’en va. Contraint de passer le long du salon où les femmes patientent, il détourne ostensiblement le regard. « Il a peur de nous ? » demande une femme moqueuse et non voilée. « Mais non. C’est par respect pour nous. » explique une autre très sérieusement.

C’était la première fois que j’assistais à cette cérémonie. J’étais l’un des deux témoins. Bien que "musulman" de pure forme, je suis officiellement converti…