Publié le 17 mars 2020 par Jean-Pierre ♫ - Dernier commentaire le 20 mars 2020

Une histoire de pangolin

C'est l'histoire d'un type qui s'en fout la mort. Il déverse chaque seconde 250 kilos de déchets dans les océans. Qu'est-ce que ça peut faire ? Les océans, c'est grand. Et en plus, il y en a plein. Il a pas vu le film, vous savez, « Soleil Vert », où l'on fait croire aux gens qu'ils mangent du plancton alors que ce sont des galettes faites à base de cadavres vu que le plancton, c'est mort.

Et puis, après 2019, troisième année la plus chaude de l'histoire des températures, arrive l'année 2020. Un chiffre sympa, 2020, propice à bien des jeux de mots. Alors il continue à polluer de plus belle, le type. La sixième extinction est en marche forcée, forcément. 75% des espèces animales sont menacées à plus ou moins long terme. Long terme, c'est tout ce qu'il retient, le type. Alors il continue de polluer à tout va, qu'il soit Américain, Européen ou surtout Chinois.

Les tigres, ça émeut. Il y a même des pubs du WWF pour les sauver d'une extinction rapide. Mais le pangolin, qui a entendu parler de cette bestiole quasi préhistorique ??? Personne, évidemment, à part sans doute l'auteur d'une thèse sur la disparition programmée du pangolin, un Chinois inconnu dont tout le mode se tape sauf son directeur de thèse.

Du coup, le pangolin décide de ruer une bonne fois pour toutes dans les brancards. Foutu pour foutu, qu'est-ce qu'il a à perdre, ce bestiau improbable ? Alors il concocte un nouveau virus transmissible à l'homme, le type dont je parle depuis le début, celui qui s'en fout la mort. Et le type meurt. D'une soupe au pangolin. Mais avant de mourir, le type refile le virus à tout son entourage. Car il est malin, le pangolin. Il a créé un virus de la mort qui tue, un virus assez sournois pour passer inaperçu - 2% de morts chez les personnes atteintes, une blague ! – mais suffisamment virulent pour faire le tour du monde en moins de temps qu'il en faut pour le dire.

Du coup, c'est la panique générale. Tout le monde reste chez lui. Plus d'école, plus de restos, plus de transports, plus de fringues à bas-coût venant de Chine par la faute de ces porte-conteneurs qui polluent un max. Bref, c'est l'économie mondiale d'un seul coup à l'arrêt. Chacun chez soi et Dieu pour tous. Il s'en trouvent même qui processent en chantant « Alléluia » !

Le pangolin, lui, rigole bien dans son coin. Enfin, pas celui qui a fini en soupe, bien-sûr, mais ses copains aussi pangolins que lui.

La suite de l'histoire ? Nul ne la connaît. Le type est mort, lui, et quelques autres aussi, mais l'épidémie passera. Probablement. Enfin j'espère. Et les autres types, ceux qui auront survécu, se remettront aussitôt à polluer. Bande de pangolins merdeux, ça n'est quand même pas vous qui allez nous empêcher de nous suicider à grands coups de gaz d'échappement, et cela à l'encontre des décisions que nous avons prises lors de la COP 21 il y a près de 5 ans, ah mais !

En attendant, excellent confinement à toutes et à tous. Et si un jour on vous propose des galettes soi-disant à base de plancton, méfiez-vous quand même...

Grenoble, lundi 15 mars, veille du Grand Confinement