8 mars 2011 23h35	Djabali	il y a des soirs, comme ça, où je me sens un peu fatigué... je viens de passer 20 minutes à discuter via Internet avec un ami, Jawad Siyam il est le directeur du centre d'information de Silwan, à Jérusalem, un quartier directement visé par la colonisation (l'oeuvre d'une organisation d'extrême droite, Elad, dont le directeur avait renversé avec sa voiture deux enfants à la fin de l'année dernière). Alors que depuis 1967 les autorités israéliennes n'ont ouvert aucune infrastructure sociale dans les quartiers (ni école, ni jardin d'enfants, ni bibliothèque...) il a participé à l'ouverture d'un petit centre social. C'est quelqu'un que j'estime beaucoup et que je ne manque jamais d'aller voir lorsque je passe à Jérusalem. Le 21 février, il a été kidnappé par la police et armée au centre d'interrogatoire. Depuis, il a été relâché, mais reste assigné à résidence jusqu'aux 14 mars, jour de son audience. Il est la cible presque quotidienne d'attaques médiatiques orchestrées évidemment par Elad. Il risque un an de prison, sur des charges totalement fumeuses (avoir incité les enfants à jeter des pierres sur les colons par exemple !). Je vais lui envoyer quelques questions, histoire de mettre en ligne une interview et un rappel des faits. Encore une fois, je me retrouve dans une situation où j'aimerais faire tellement plus ! pour en savoir plus sur Silwan, le site de son association : One moment, please...
9 mars 2011 19h18	Hélène	C'est bien ce que tu fais. Si tu as un article à diffuser ici, n'hésite pas.
9 mars 2011 20h40	R.WOLF	il y a trop de misère autour de toi et tu ne sauras jamais faire grand chose. tu ne pourras jamais que donner ce que tu as, pas ce que tu n' as pas ; que tes amis le comprennent ou pas est secondaire, sans t' occuper de toi en lâchant prise tu ne pourras rien pour eux.
10 mars 2011 10h01	Segel	Des méthodes totalitaires, dans un pays qui se prétend "démocratique". Nos régimes européens sont complices de l'extrême-droite israëlienne. On doit faire entendre la voix de la gauche israëlienne en Europe. Internet peut y contribuer. On ne peut pas lutter contre la violence par la violence. Ils seront toujours plus forts. Nous devons les atteindre là où ils sont faibles. Le soutien de l'opinion publique. Notamment en Europe et aux USA.
10 mars 2011 12h06 modifiée 10 mars 2011 12h08	R.WOLF	http://www.mecanopolis.org/?... http://forums.digitalpoint.c...
10 mars 2011 12h43	Segel	Naomi Klein rejoint ce que dit Chomsky (je suis en train d'écouter la séance de questions/réponses lors de son intervention à la Mutualité en mai dernier à Paris).
10 mars 2011 13h02	R.WOLF	quand je parle de gauche, je pense à des gens comme eux, pas à cette clique sordide qu' on est habitué à voir et qui en oublie jusqu' à l' idée même de ce qu' être de gauche. quand on les entend parler (Klein ou Chomsky) on sent qu' ils en ont quelque chose à faire de ce qu' ils avancent, on les sent préoccupés d' humanité plutôt que de pouvoir. ça fait toute la différence.
10 mars 2011 14h48	Segel	En même temps, Chomsky explique que tant qu'Intel ou Lockheed Martin n'auront pas le même intérêt à investir chez les palestiniens que chez les israëliens, la politique américaine sera déséquilibrée.
10 mars 2011 16h08	R.WOLF	à quoi sert-il d' aller voter si c' est pour que que ce soient des multinationales qui font la loi? inutile de me répondre, je connais la réponse. c' est d' ailleurs bien pour ça que le boycott est pertinent, il contourne les gouvernements pour frapper directement (et pacifiquement) les multinationales.
10 mars 2011 16h38 modifiée 10 mars 2011 16h39	Segel	Bah voila. Le boycott est le bulletin de vote du pouvoir économique. Et on peut le pratiquer même dans les pays où l'on ne vote pas d'habitude : L'agriculture industrielle est dans l'impasse - Greenpeace France
10 mars 2011 19h01	yv	tout à fait d'accord messieurs les cygales, le boycott est bien le seul moyen de pression sur tous les décideurs politiques ou économiques '(d'ailleurs comme RED l'a déjà dis c'est la même bande)encore faut t'il le faire intelligemment et avec une bonne stratégie et surtout une revendication claire et précise. Mais pour en revenir à la petite baisse de régime de notre ami Djab, je voulais te dire que je comprends ton sentiment d'impuissance malgré ta volonté et ton engagement à lutter contre une injustice. Le parcourt d'un militant me fait souvent penser à une relation amoureuse avec cette passion du début exaltante voire "ressuscitante" puis les conflits inutiles qui font mal, les doutes et le temps fait les choses soit on se quitte ( comme je l'ai fais) soit on s'accroche et un jour on peut s’émerveiller devant les fruits de son engagements. Trêve de bla-bla, en ce moment je suis un peu paumé, l'exaltation de début janvier pour cette formidable révolution arabe, qui n'en finis pas, m'a épuisé, trop d'émotions de doutes et d'angoisses de passé à coté d'une occasion historique, enfin j'ai l'impression d'être dans le même état que toi, et tu devrais relativiser pour ton ami Jawad, dis toi qu'il en a vu d'autres et que quelque part (si il s'en sort vivant) il construit sa place dans la société civile palestinienne, les israéliens sont en train d'en faire quelqu'un d'important car il paye de sa personne pour son engagement (sans passer par la lutte armée) et j’espère qu'un jour il aura une fonction importante dans la vie politique palestinienne qui a besoin de gens engagés sur l'avenir et honnêtes. biz yv
10 mars 2011 21h21 modifiée 10 mars 2011 21h23	Lili ...	Pas grand chose à ajouter ... tu as le devoir, même si tu ne t'en sens pas le droit parce que d'autres sont dans la difficulté, de prendre soin de toi, pour éviter de sombrer. Il faut te faire du bien ... sinon, c'est le burn out qui guette : Burn out maternel: quand les mères n'en peuvent plus – L'Express Un petit plaisir chaque jour en plus du courage.
11 mars 2011 08h40	elle	Bonjour, Djabali je comprends un peu ton sentiment, j'étais bien triste après avoir lu Yasmina Khadra, dont "l'attentat" qui se passe à Jérusalem. On se sent inutile, et pour ma part infâme aussi d'oublier si vite, de revenir à ses occupations habituelles et d'être heureuse alors qu'une part énorme du monde vit dans l'horreur.
11 mars 2011 09h33	Segel	Lili, ce Burn out maternel n'est que le prolongement de ce que le système attend de nous. Il faut être de plus en plus productif pour l'économie marchande. Du coup l'économie non marchande (comme le travail d'une mère) en prend un coup. Djabali, le militantisme se trouve souvent confronté a des obstacles. Soit on les surmonte, soit on évolue vers autre chose. J'ai moi-même souvent évolué comme ça.
11 mars 2011 20h02	Djabali	Merci à tous ! C'était une petite baisse de régime, effectivement, dans la vie, on en voit d'autres ! @segel, je suis tout à fait d'accord, d'ailleurs en général les obstacles sont pour moi un stimulant, je suis incapable d'abandonner ! Un coup de fatigue, c'est possible, mais renoncer, JAMAIS ! Pour cela, je me lance d'abord dans l'action : j'attends les réponses de Jawad à mon questionnaire, je vais écrire un article, avec un appel à renvoyer aux parlementaires européens ainsi qu'aux responsables politiques de nos pays respectifs (au moins, ça ME fait du bien). Comme le dit Lili, un petit plaisir chaque jour : hier, un bon café (en général, je fais attention au café, ayant un terrain ulcéreux), aujourd'hui, un bon couscous, un bon thé à la menthe, un tour en ville avec des amis. Car comme dans l'article que tu signales, il est important d'être entouré ! @elle, dans mon cas, impossible d'oublier et de revenir à mes occupations habituelles, ou plutôt c'est justement ça mon milieu ambiant habituel parfois je me demande à quoi aurait ressemblé ma vie si je n'avais pas quitté la France... C'est la vie ! @yv, pour ma part, je reste concentré sur l'Égypte. C'est vrai que cette vague extraordinaire de révolutions finirait par nous rendre malade si on s'investissait profondément à chacune d'entre elles. Je reste concentré sur l'Égypte à laquelle je suis lié. J'espère un jour venir te rendre visite en Tunisie !

Pour intervenir dans cette discussion, vous devez d'abord vous identifier.