29 septembre 2009 02h19

Valéry
Bon, y a pas pas que la chaîne parlementaire

pour me tenir compagnie.... C'est décidé, ce soir, aux creux de Syl, j'attaque Barjavel (Ravage)...

29 septembre 2009 02h24
modifiée
29 septembre 2009 02h29

En voiture Simone
loll

Bon

Puisque je ne peux poser la question (sais pas pkoi), je livre ici quelques extraits des "monologues du vagin" (les enfants sont couchés ?)

"Mon vagin était une fraîche prairie vert et rose. Les vaches paissaient,
mon fiancé me caressait tendrement avec un fétu de paille blonde.

Il y a quelque chose entre mes jambes. Je ne sais pas ce que c'est. Je
ne sais pas où c'est. Je ne veux pas y toucher. Plus maintenant. Plus
depuis. Plus jamais.


Mon vagin était bavard, il ne pouvait attendre, il en disait, il en disait.

Depuis que je rêve qu'il y a un animal crevé cousu entre mes jambes
avec du fil noir, il ne parle plus. Et l'odeur horrible de l'animal mort
m'envahit. Et sa gorge tranchée saigne et tache mes robes d'été.


Mon vagin connaissait toutes les chansons de femmes, toutes les chansons
paysannes, toutes les chansons des forêts d'automne, toutes les chansons
du pays.

Depuis que les soldats y ont glissé le canon de leur fusil, il ne
chante plus. L'acier était si froid qu'il m'a glacé le coeur. Vont-ils
tirer, vont-ils l'enfoncer jusqu'à mon cerveau qui se tord de peur; je
ne sais pas. Six d'entre eux, monstres affreux encagoulés de noir,
m'enfoncent des bouteilles aussi et des matraques et un balai.


Mon vagin était l'eau d'une rivière où il faisait bon se baigner, eau
claire, courant sur les pierres inondées de soleil, sur la pierre de mon
clitoris, encore et encore.

Depuis que j'ai entendu la chair se déchirer avec un bruit strident, la
rivière ne coule plus. Plus depuis qu'un morceau de mon vagin, un
morceau de ma lèvre est resté dans ma main.


Mon vagin. Village vivant, doux et chaud. Mon vagin, là où je suis née.

Depuis que, pendant sept jours, ils m'ont chacun à leur tour, puant la
merde et la pourriture, inondée de leur sperme immonde, je n'y habite
plus. Je suis devenue une rivière charriant le pus et les poisons et
toutes les récoltes sont mortes et tous les poissons.


Mon vagin, village vivant, doux et chaud.
Ils t'ont envahi. Massacré.
Incendié.
Je ne peux plus te toucher.
Je ne peux plus venir te voir.
J'habite ailleurs à présent.
Ailleurs. Mais je ne sais pas où c'est."

Eve Ensler

29 septembre 2009 09h17

Hélène
très bon bouquin Ravages!!!! je l'ai lu au moins 10 ou 15 fois!!!! (je l'ai étudié au lycée)
tu me diras ce que tu en penses.....

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