15 mars 2012 14h30

Segel
La démocratie : esquisse d’une théorie générale

Puis-je vous conseiller ce cours du Collège de France par Pierre Rosanvallon que je suis en train d'écouter, et que je trouve personnellement fort instructif ...

http://www.college-de-france...

15 mars 2012 14h44

Segel
Voici le genre de question que ce cours m'inspire :
http://fr.answers.yahoo.com/...

Le premier cours est un peu longuet, je vous conseille de passer vite au deuxième.

15 mars 2012 18h08
modifiée
15 mars 2012 18h19

Arsène Lupin
Pourrais-tu nous en faire un petit résumé ?
Tiens, je ne sais pas si tu connais ce site : http://www.electionpresident...
Ce site a été créé par des hommes de bonne volonté, non politisés, qui veulent un avenir pour la France en dehors des mensonges et des magouilles électoralistes qui ont plombé notre pays depuis 30 ans.

15 mars 2012 18h45

Segel
Je n'en suis moi-même qu'au deuxième cours, mais je compte bien les écouter tous jusqu'au bout.
Je reviendrai sans doute vous en raconter plus.
Je trouve ça formidable que les cours du Collège de France soient disponibles en libre accès.
Internet permet le partage de la connaissance.

Le site que tu m'indiques m'a l'air nettement plus polémique qu'académique par contre.

15 mars 2012 21h05
modifiée
15 mars 2012 21h09

Arsène Lupin
Que ce soit dans les entreprises ou au sommet de la fonction publique, tout le monde essaie de tirer partie du système. Les faibles malheureusement les imitent.
Tu vois comme c'est injuste la politique et les élections, car tout le monde se moque d'Eva Joly, mais elle est la seule qui détient un bout de la solution pour couler les fondations d'une Répubique saine.

http://www.lemonde.fr/idees/...
En 1992 Yves Meny expliquait, dans la corruption de la République , la vulnérabilité de la France à la corruption par l'étroitesse du groupe dirigeant, la propension à la concentration des pouvoirs, la faiblesse des contrôles, l'ignorance des conflits potentiels résultant du cumul des rôles et des fonctions sur une seule tête. Ses conclusions demeurent d’actualité.

15 mars 2012 21h12

jamydefix
Et oui c'est pour ça qu'il est tout fait depuis le début, pour la couler.
Mais pour revenir au lien sur le collège de France.
Cela semble impossible de chez moi à ouvrir une conférence.
Y aurait y un truc qui m'échappe...

15 mars 2012 21h34
modifiée
15 mars 2012 21h36

Arsène Lupin
En fait, leur programme est un leurre pour les gogos. Une fois en place, ils vont se servir avant de servir la France en augmentant les impôts.
Eva Joly est la plus sincère parce qu'elle a été juge d'instruction et elle sait comment ça se passe en haut.

15 mars 2012 22h25

Arsène Lupin
La démocratie : esquisse d’une théorie générale

15 mars 2012 22h36
modifiée
15 mars 2012 22h50

jamydefix
La démocrachi + mieux sur le peuple aveuglé par leur merde.
Sorry.. idolâtrie préfabriquée

15 mars 2012 23h06

Djabali
il est tard, je me ferai ça demain

16 mars 2012 07h47
modifiée
16 mars 2012 08h03

Arsène Lupin
Pourquoi les politiciens ne pensent-ils pas aux générrations futures, à part assurer l'avenir que de leurs propres enfants ?
Pourquoi les politiciens n'appliquent t'ils pas les fondamentaux des droits de l'homme ?
Vidéo YouTube
Appel du Conseil National de la Résistance :
Vidéo YouTube

????????????????????????????????????????????

16 mars 2012 11h55

Segel
En fait ce n'est qu'en revenant aux fondamentaux qu'on peut comprendre ce qui a motivé les révolutionnaires, et éventuellement comprendre là où ils se sont trompé.

Y'avait pas que des bourrins chez les révolutionnaires.
Y'avait aussi des gens qui cogitaient grave.

16 mars 2012 12h59

Arsène Lupin
Alors, que proposes-tu ?

17 mars 2012 09h10

Segel
Ben s'instruire pour commencer.

17 mars 2012 09h24

Arsène Lupin
C'est vrai, mais il faut déjà trouver les bonnes sources d'information.
Et, je crois que l'on n'a plus beaucoup de temps pour réfléchir.

17 mars 2012 09h25

Segel
La bourgeoisie est instruite et joue avec 4 coups d'avance.
Il n'y a pas d'autre chemin vers l'émancipation.
Autrefois les ouvriers le savaient.

17 mars 2012 09h38
modifiée
17 mars 2012 09h55

Arsène Lupin
Je suis d'accord avec toi.
La matrice est tellement bien faite grâce aux inégalités qu'elle génère que nous nous dévorons entre nous.
La bourgeoisie profite d'un système qui est forgé en sa faveur.
Elle aussi par la suite en sera déposédé, parce qu'elle sera victime du phénomène de déclassement.
C'est déjà le cas pour certains aujoud'hui, des bourgeois ruinés se suicident.
Par contre, ceux qui tirent les ficelles de ce dispositif sont au dessus des politiques, des militaires et des banques, eux ont plusieurs coups, voir d'années d'avance sur nous.
Et, il y a encore au dessus (ceux qui dirigent ou harmonisent les deux forces ou pensées).
Par contre, ils n'agissent apparemment pas forcément directement toujours contre nous, parce qu'ils n'en ont pas le droit. Ils agissent selon moi en nous donnant toujours la possibilité de choisir notre destin.
Ils nous laissent agir pour le meilleur et/ou le pire.
Ils nous laissent notre libre arbitre.
En fait, ils savent ce qu'il va se passer parce que cela c'est déjà produit.
Mes modestes connaissances m'interdissent d'avoir un jugement critique sur leurs agissements, mais plutôt sur le notre et sur le miens.

17 mars 2012 09h59
modifiée
17 mars 2012 10h03

Arsène Lupin
Ouvriers et bourgeois sont sur le même bateau, mais ils ne sont pas au même niveau de confort.

17 mars 2012 10h56
modifiée
17 mars 2012 11h01

Segel
Il était une fois un navire commandé par un capitaine et des seconds, si vaniteux de leur habileté à la manœuvre, si pleins d’hybris et tellement imbus d’eux-mêmes, qu’ils en devinrent fous. Ils mirent le cap au nord, naviguèrent si loin qu’ils rencontrèrent des icebergs et des morceaux de banquise, mais continuèrent de naviguer plein nord, dans des eaux de plus en plus périlleuses, dans le seul but de se procurer des occasions d’exploits maritimes toujours plus brillants.

Le bateau atteignant des latitudes de plus en plus élevées, les passagers et l’équipage étaient de moins en moins à l’aise. Ils commencèrent à se quereller et à se plaindre de leurs conditions de vie.

– Que le diable m’emporte, dit un matelot de deuxième classe, si ce n’est le pire voyage que j’aie jamais fait. Le pont est luisant de glace. Quand je suis de vigie, le vent transperce ma veste comme un couteau ; chaque fois que je fais prendre un ris à la voile de misaine, il s’en faut vraiment de peu que je me gèle les doigts ; et pour cela, tout ce que je gagne, ce sont cinq misérables shillings par mois !

– Vous pensez que vous vous faites avoir ! dit une passagère, moi, je n’arrive pas à fermer l’œil de la nuit à cause du froid. Sur ce bateau, les dames n’ont pas autant de couvertures que les hommes. Ce n’est pas juste !

Un marin mexicain fit chorus :

– Chingado ! je ne gagne que la moitié du salaire d’un marin anglo-saxon. Pour tenir le coup avec ce climat, il nous faut une nourriture abondante et je n’ai pas ma part ; les Anglo-Saxons en reçoivent plus. Et le pire de tout, c’est que les officiers me donnent toujours les ordres en anglais au lieu de le faire en espagnol.

– J’ai plus de raisons de me plaindre que qui que ce soit, dit un marin indien. Si les Visages Pâles n’avaient pas volé la terre de mes ancêtres, je ne me serais jamais trouvé sur ce navire, ici, au milieu des icebergs et des vents arctiques. Je serais simplement sur un canoë, en train de pagayer sur un joli lac paisible. Je mérite un dédommagement. Pour le moins, le capitaine devrait me laisser organiser des parties de dés, afin que je puisse me faire un peu d’argent.

Le maître d’équipage dit ce qu’il avait à dire, sans mâcher ses mots :

– Hier, le premier second m’a traité de tapette parce que je suce des bites. J’ai le droit de sucer des bites sans que l’on me donne des surnoms pour autant.

– Les humains ne sont pas les seules créatures que l’on maltraite sur ce bateau, lança, la voix tremblante d’indignation, une passagère amie des animaux. La semaine dernière, j’ai vu le deuxième second donner à deux reprises des coups de pieds au chien du navire !

L’un des passagers était professeur d’université. Tout en se tordant les mains, il s’exclama :

– Tout cela est affreux ! C’est immoral ! C’est du racisme, du sexisme, du spécisme, de l’homophobie et de l’exploitation de la classe ouvrière ! C’est de la discrimination ! Nous devons obtenir la justice sociale : un salaire égal pour le marin mexicain, des salaires plus élevés pour tous les marins, un dédommagement pour l’Indien, un nombre égal de couvertures pour les dames, la reconnaissance du droit à sucer des bites et plus de coups de pieds au chien !

– Oui, oui ! crièrent les passagers. Oui, oui ! cria l’équipage. C’est de la discrimination ! Nous devons exiger nos droits !

Le mousse se racla la gorge :

– Hem. Vous avez tous de bonne raisons de vous plaindre. Mais il me semble que ce qui est vraiment urgent c’est de virer de bord et de mettre le cap au sud, car si nous continuons d’aller vers le nord, nous sommes sûrs de faire naufrage tôt ou tard, et alors vos salaires, vos couvertures et votre droit à sucer des bites ne vous serviront à rien, car nous serons tous noyés.

Mais personne ne lui prêta la moindre attention : ce n’était que le mousse.

De leur poste situé sur la dunette, le capitaine et les officiers avaient regardé et écouté cette scène. À présent, ils souriaient et se faisaient des clins d’œil, puis, obéissant à un signe du capitaine, le troisième second descendit de la dunette. Il se dirigea nonchalemment vers l’endroit où les passagers et l’équipage étaient rassemblés et se fraya un chemin parmi eux. Il prit un air très sérieux et parla en ces termes :

– Nous, les officiers, devons admettre que des choses vraiment inexcusables se sont passées sur ce navire. Nous n’avions pas compris à quel point la situation était mauvaise avant d’avoir entendu vos plaintes. Nous sommes des hommes de bonne volonté et entendons être justes avec vous. Mais – il faut bien le dire – le capitaine est plutôt conservateur et routinier, et il faudrait peut-être le pousser un petit peu pour qu’il se décide à des changements importants. Mon opinion personnelle est que si vous protestez énergiquement – mais toujours de manière pacifique et sans violer aucun article du règlement de ce navire – cela secouera l’inertie du capitaine et le forcera à se pencher sur les problèmes dont vous vous plaignez à si juste titre.

Ceci ayant été dit, il retourna à la dunette. Comme il repartait, les passagers et l’équipage lui lancèrent des épithètes : – Modéré ! Réformiste ! Libéral hypocrite ! Valet du capitaine !
Ils firent pourtant ce qu’il avait dit. Ils se regroupèrent en masse devant la dunette, hurlèrent des insultes aux officiers et exigèrent leurs droits :

– Je veux un salaire supérieur et de meilleures conditions de travail, dit le deuxième classe. – Le même nombre de couvertures que les hommes, dit la passagère. – J’exige de recevoir mes ordres en espagnol, dit le marin mexicain. – J’exige le droit d’organiser des parties de dés, dit le marin indien. – Je refuse d’être traité de tapette, dit le maître d’équipage. – Qu’on ne donne plus de coups de pieds au chien, dit l’amie des animaux.

– La révolution tout de suite ! s’écria le professeur.

Le capitaine et les officiers se réunirent et conférèrent pendant quelques minutes tout en se faisant des clins d’œil, des signes de têtes et des sourires. Puis le capitaine se rendit à l’avant de la dunette et, avec force démonstration de bienveillance, il annonça que le salaire du deuxième classe serait porté à six shillings par mois, que celui du Mexicain serait égal aux deux-tiers de celui d’un marin anglo-saxon et qu’on lui donnerait en espagnol l’ordre de faire prendre un ris à la voile de misaine, que les passagères recevrait une couverture supplémentaire, qu’on permettrait au marin indien d’organiser des parties de dés les samedis soirs, qu’on ne traiterait plus le maître d’équipage de tapette tant qu’il ferait ses pipes dans la plus stricte intimité, et que l’on ne donnerait plus de coups de pied au chien, sauf s’il volait quelque-chose de vraiment vilain, comme voler de la nourriture dans la cuisine par exemple.

Les passagers et l’équipage célébrèrent ces concessions comme une grande victoire, mais le lendemain ils étaient de nouveau mécontents.


La suite ici (et je vous conseille VRAIMENT de lire cette fable) :
http://www.teleologie.org/OT...

17 mars 2012 12h47

Arsène Lupin
Tu es très fort.

17 mars 2012 18h40

Arsène Lupin
Je vous laisse car je sors ce soir :

17 mars 2012 21h09

Freedom
Ah, tiens, j'ai un livre de lui: "La société des égaux", ou il remet dans son contexte le mot égalité à la révolution française (et pas seulement). Très très instructif.

Ce mec est une tête que j'ai eu plaisir à lire.

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