Publié le 7 septembre 2016 par Jean-Pierre ♫

L’Histoire de France racontée aux zyvas - La duchesse aux deux rois

C’est l’histoire d’une meuf qu’est duchesse d’Aquitaine. A quinze piges, elle épouse le prince Louis. Le père de ce dernier meurt dans la foulée et comme il portait le numéro six, Louis prend le numéro sept.

Ils s’intallent tous deux à Paname et ont une fille. Puis ils partent en voyage de noces en Palestine. C’était la grande mode à l’époque et c’est le deuxième voyage organisé de ce genre. Ça leur prend deux ans et demi quand même ! Et pendant ce temps, leur fille reste seule à Paris (Enfin, ils ont quand même pris une nounou. Ils avaient pas mal de thunes.)

Durant leur séjour au royaume d’Antioche (c’est juste à côté de la Palestine), la meuf Aliénor – ah oui, j’ai oublié de dire son nom – elle craque grave pour le roi d’Antioche qui est pourtant son oncle. Elle en pince pour lui mais ne va tout de même pas jusqu’à faire crac-crac. Ça, ça aurait été la cata ! Mais quand même, du coup Louis sept il est un peu beaucoup vénère !!!

Durant leur retour, passant par l’Italie, ils se réconcilient grâce aux pâtes, bien-sûr, mais aussi au Pape qui aime bien jouer les conseillers conjugaux vu qu’il n’a jamais été marié. Ils sont comme ça les vieux célibataires : toujours à donner des conseils sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas.

Du coup, Louis et Aliénor ont un deuxième enfant. Mais c’est encore une fille. Et ça, Louis sept, ça l’énerve sévère. Comme tout bon roi, il veut un héritier mâle, un homme, un vrai, qui puisse régner après lui et porter le dossard numéro huit qui n’attend que lui !

Au lieu de cracrater avec sa meuf, Louis sept passe son temps dans un monastère très austère. La meuf Aliénor dit même un jour : « Ce n’est pas un roi que j’ai épousé mais un moine ! » Bref : pas d’autre enfant en vue, forcément, alors, au bout de quinze ans de mariage, Louis sept écrit à son pote Papounet pour lui dire qu'il vient de réaliser que sa femme et lui sont cousins au quatrième degré et que ça, ça n’est pas très catholique du tout.

Papounet est très conciliant et annule le mariage, vu qu’à l’époque le divorce n’avait pas encore été inventé.

La meuf Aliénor doit quitter son appart parisien et même y laisser ses filles. En cours de route, elle se fait kidnapper par un baron qui tente de l’épouser de force. C’est qu’elle est toujours duchesse d’Aquitaine et, vu le prix d’une bonne bouteille de Bordeaux, ça vaut son pesant de raisin ! Mais elle s’enfuit nuitamment et regagne enfin le château de son enfance.

De toutes façons, elle s’en fout de Louis le mou, la duchesse. Deux enfants en quinze ans ! Qui voudrait d’un tel mari ?!!! Et puis elle s’est trouvé un petit jeune de vingt ans, de onze ans son cadet, un gars chaud bouillant, un type qui n’en veut !

Il s’appelle Henri et il est conte d’Anjou et même, depuis peu, duc de Normandie. En voilà un beau mariage ! D’autant que le jeune duc est aussi le petit-fils de feu Henri Ier roi d’Angleterre. Mais ce roi-là a transmis son trône à son fils Etienne, comme c’est la coutume, et non à sa fille.

Henri s’en fout. Il va voir son oncle Etienne, l’actuel roi d’Angleterre, accompagné de quelques potes à lui du genre caïras que t’as pas envie de croiser la nuit et encore moins le jour d’ailleurs vu que la nuit tu peux toujours espérer te planquer. Là, il dit à son oncle de lui léguer par testament l’Angleterre. Ah oui, j’ai oublié de dire qu’Henri ne connaît rien à ce pays dont il n’a entendu parler que par sa mère. Il cause pas un mot d’english, pas même hello ou please.

Mais quand il demande à son oncle de lui léguer l’Angleterre, bien que ce dernier ait deux fils, il accepte aussitôt. Comme quoi, ça peut servir pas mal d’avoir pour amis des gros potes musclés.

Peu après, Etienne meurt de vieillesse et, comme on n’est jamais trop prudent, ses deux fils meurent dans la foulée d’une indigestion. Z’allez pas accuser Henri de les avoir empoisonnés, bande de médisants ! C’est juste qu’ils avaient l’estomac trop fragile. Et puis, toutes les preuves ont disparu alors circulez, y a rien à voir !

Pendant ce temps, la meuf Aliénor passe son temps à être enceinte. C’est qu’il est chaud bouillant son Henri, je vous avais prévenu. Ils vont avoir huit enfants en treize ans et, dans le lot, un paquet de garçons. Et ça, ça rend malade le roi Louis, son précédent mari, vous vous souvenez ?, monsieur numéro sept qu’Aliénor appelait Louis le tout mou. Car si elle n’avait pas eu de garçon, c’est sa fille aînée qui aurait hérité du duché d’Aquitaine, celui du Saint-Émilion pour ne citer que ce vin là. Et vu qu’il s’est approprié la garde des enfants, Louis sept aurait ainsi contrôlé le duché.

Mais bon, tant pis pour le royaume de France. Le Saint-Émilion est désormais anglais ! On imagine sans peine pourquoi plus tard tant de sang a coulé entre les deux pays. Du Saint-Émilion cultivé par des buveurs de thé ! C’est vraiment le pire des crimes et la cause de guerres longues d’au moins cent ans, dont certaines finiront par un méchoui de pucelle à Rouen. Mais ça, ça sera bien des siècles plus tard.

Après, il se passera encore plein de choses dans la vie de la reine Aliénor, surtout quand les enfants seront grands, notamment l’aîné, qu’on appellera Richard Coeur de Lion. Mais je n’en suis pas encore là dans mon bouquin.

Alors à plus pour la suite des aventures extraordinaires de la duchesse aux deux rois !


Hélène - 7 septembre 2016 à 16h43
Excellent!!! la suite... la suite.....

Jean - 7 septembre 2016 à 19h11
Si on enseignait l'histoire de cette façon à l'école le niveau remonterait en flèche

Jean-Pierre ♫ - 7 septembre 2016 à 19h12
Hélène, je n'en suis qu'à un tiers du bouquin...

Jean-Pierre ♫ - 7 septembre 2016 à 21h20
Jean, merci pour le compliment.
Indépendamment du style, cela me semble en tout cas un résumé amplement suffisant pour un lycéen.

Hélène - 7 septembre 2016 à 23h01
Pour ceux qui ne voudraient pas se farcir tous les Chrétien de Troyes (Table ronde), Barjavel en a fait un résumé épique et surprenant, ce livre s'appelle "L'Enchanteur", c'est absolument excellent..... Ton écrit me fait penser à ce bouquin...

lurette - 8 septembre 2016 à 00h13
Trop de la bebom le ketreu, sérieux, j'dis respect ! Sincèrement, c'est super

Segel - 19 septembre 2016 à 12h58
T'oublie un truc, c'est que le grand daron du Riton d'Anjou était Guillaume le Batard, plus tard devenu le boss de son ile d'Angleterre, ce qui mettait la tehon au boss des gaulois. Faut-dire qu'il lui avait fait allégeance et après ça il lui a trop niké sa race en devenant son égal !

Segel - 19 septembre 2016 à 12h59
Les soucis avec la meuf d'Aquitaine ne sont que la suite de la vendetta commencée 2 siècles plus tôt ...

Jean-Pierre ♫ - 23 septembre 2016 à 17h21
Vinguette !
J'ai pas tout compris...

Segel - 23 septembre 2016 à 17h27
Bah c'est simple ... en devenant king, Guillaume le tarba a foutu la honte au grand-daron de Loulou n°7. Et sa meuf, pour humilier encore plus sa family, s'est cassée avec le descendant du Batard, qui est lui même devenu gros boss de son ile, ce qui lui a fait le double effet kisscool au n°7. Pigé ?

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