Publié le 11 novembre 2012 par sourire

Ballade en brousse

Rencontre avec l’Afrique
Petite ballade en brousse

Nous venons cahin caha de faire une centaine de km sur une piste épouvantable pour aller visiter une vieille tante de mes amis togolais, Emmanuel, Innocent et sa femme. Ces deux derniers vivent en france depuis plus de trente ans et sont venus voir leurs parents pendant les vacances.
Pour une fois je ne somnole pas! nous traversons des petits villages et je suis dans un autre monde! D'adorables petits bambins de 4,5 ans, tout nus, petit zizi à l'air pour les garçons et petites boucles d'oreille en or pour les filles accrochées à leurs oreilles les tout premiers jours de leur naissance. Cette tradition est vraie même dans les familles les plus démunies.
Ces gamins s courent après nous, crient, rient,,s'accrochent à la volvo. Nous roulons tout doucement et même parfois nous nous arrêtons pour ne pas les bousculer; Nous sommes en pleine brousse en 1984, ils n'ont sans doute jamais vu de yowo (blanches) et veulent me toucher les cheveux, la main, la figure ; comme je laisse faire, surprise et un peu gênée, ils me font le plus beau sourire du monde. Accrochés à mon bras par grappes, ils me chantent je ne sais quoi en langue vernaculaire. ils ne parlent pas un mot de français mais je comprends qu'ils veulent un souvenir ou quelque chose de moi! heureusement, Emmanuel y avait pensé et me sort les petites tour Eiffel que j'avais amenées lors de mon dernier voyage! les gamins ne connaissent pas mais nous les arrachent et quelle joie dans leurs yeux !
Les mamans se sont approchées, la poitrine nue, un pagne autour de la taille et elles aussi me font la fête. Elles parlent un peu français, langue officielle au Togo, mais c'est plus que rudimentaire. Et là, je tombe des nues! Toutes me demandent d'emmener leur enfant avec moi pour qu'ils soient heureux qu'ils mangent bien, qu’ils aient de beaux habits... Emma, encore lui, leur explique que c'est impossible et elles repartent s'asseoir devant leur case en terre et chaume, tristes, déçues. D'autres arrivent avec noix de coco, boule de foufou, brochette de viande et je ne sais quoi! et surtout, je ne dois pas refuser. Les hameaux sont charmants et pleins de vie avec les femmes qui pilent le foufou, les tout petits poissons qui sèchent au soleil avant de passer dans la marmite pour la sauce, le piment rouge étalé sur plusieurs rangées. A côté de ces femmes, les enfants jouent au ballon avec une noix de coco,
et les hommes? Je n'en vois aucun; ils sont parait-il au champ mais en fait, beaucoup dorment sous les arbres. Ce sont les femmes qui travaillent et nourrissent toute la famille. je l'ai appris plus tard.
Je suis complètement envoûtée par les battements des tam-tam au loin, le soleil qui filtre à travers les feuilles d'énormes fromagers (arbres au tronc bizarre trois fois plus haut que nos chênes)les cases avec une seule pièce où toute la famille vit au rythme du soleil. Il y fait très frais mais quelle misère! une vieille table, deux ou trois bancs et, roulées dans un coin, autant de nattes que la famille compte d’âmes ! 6, 7 ou plus, impossible de savoir car c’est une vraie fourmilière, on entre, on sort, on vit, et puis quelle hospitalité ! Comme tous sont prévenants, souriants !
J’ai ‘impression d’être une déesse avec ces jolies femmes agenouillée pour me présenter leurs offrandes et je ne sais comment leur dire que je suis leur sœur, rien de plus ;
(A suivre)





Mag - 13 novembre 2012 à 18h18
Très intéressant

lurette - 13 novembre 2012 à 21h24
Passionant, quel dépaysement ! Treès bien raconté, on a l'impression d'y être

jamydefix - 17 avril 2013 à 13h53
C'est merveilleux et terrible comme ces gens peuvent être pauvres et généreux. C'est exactement cela qui m'a boulervers´l'hors de mes voyages dans des pays pauvres. Quel leçon bouleversante pour nos pays si riches et sans coeur...Merci chère amie

Valéry - 25 avril 2013 à 06h31
Je suis fan...

Vous devez vous identifier pour commenter cet écrit.