Publié le 10 avril 2013 par sourire - Dernier commentaire le 17 avril 2013

Les serpents

Les serpents
Vous aimez les serpents ?, pas moi, et pourtant…
Et pourtant, je les entrevois souvent, trop souvent.
A chaque fois, mes cheveux se hérissent, la chair de poule m’envahit, les frissons me transpercent !
Non, je n’aime pas ces animaux rampants, c’est viscéral, inexplicable, inexpliqué.
Rien que d’y penser, je n’arrive plus à retrouver leurs noms. Le trou ou Alzheimer ? Ah, oui, si, j’ai rencontré deux ou trois cobras, des vipères au venin mortel, des pythons et bien d’autres dont le nom m’est inconnu.
Je les revois tous ceux que j’ai croisés depuis 30 ans,
Des gros, des petits, des bruns, des gris, des verts, des gris -verts, des bleutés, des argentés !
Souvent ils sont comme le caméléon, ils se fondent dans la nature et ma hantise, c’est de marcher sur l’un d’entre eux, qu’il se rebelle et m’attaque. On a beau me dire que les serpents sont peureux et qu’ils fuient au moindre bruit, quand je marche dans les grandes herbes ou près des bananiers, je n’en mène pas large.
Certains diront qu’ils sont beaux et j’ai un ami qui les prend sans crainte dans ses mains ; pire, il les élève et les nourrit. Il a gardé pendant plus de 3 mois un énorme boa qui se gavait de poulets entiers et les savourait pendant plus d’une semaine.. Il semblait inoffensif et quelques inconscients le mettaient autour de leur cou.Je n'ai pas pu!
Quelle horreur ! Oui, ils sont beaux, mais c’est une beauté glaciale, paralysante. Je n’arrive pas à me contrôler . Hier nous étions en voiture sur une piste ravinée par la pluie, cabossée, infâme et tout à coup nous en avons vu un, énorme, majestueux au milieu du chemin . Il nous nargue et prend tout son temps et je suis sûre qu’il se moque de ma peur, il me fixe de ses tout petites yeux cruels , la tête dressée, prêt à attaquer. Si j’avais été à pieds, comme à chaque fois, j’aurais fait un bond de 2m ! Je suis souple comme un ver de lampe, mais ma peur est plus forte que moi!
Rien que d’en parler, mon cœur s’emballe, cogne, joue du tamtam et les mots me manquent
Un jour, sur un chantier, l’excavatrice en rejetant une tonne de terre a fait jaillir au moins dix de ces charmants rampants ; quelle débandade ! le conducteur a sauté au risque de se casser une jambeet et a détalé comme un lapin, les ouvriers qui suivaient la manœuvre ont hurlé et moi, je suis restée figée, clouée, paralysée. Ils sortaient de partout, sans doute plus affolés que nous et ont disparu en moins de deux minutes ! Je ne suis plus retournée sur ce chantier.
Mais ailleurs, ce n’est pas mieux. En plein Accra, la capitale, les jardins regorgent de ces charmantes bestioles et là où je suis depuis quelques jours, en plus des serpents, les scorpions viennent nous dire bonjour devant la porte du salon. Inutile de préciser que mes pieds ne touchent pas le sol et que j’appelle toute la maison à la rescousse !
Est-ce mon éducation religieuse qui provoque ma peur ? Va savoir. Quelle froussarde.
C’est sans doute pour me moquer de moi-même que j’offre ces quelques lignes aux cygales, pour me libérer, mais je crains que cette "confession" ne change pas grand-chose