10 décembre 2015 21h24
modifiée
10 décembre 2015 21h39

Jean
Un peu de poésie si vous voulez bien un peu simple ça ne nuit pas à la poésie au contraire

http://www.chartsinfrance.ne...

Ainsi certains jours paraît
Une flamme à nos yeux
A l'église où j'allais
On l'appelait le Bon Dieu
L'amoureux l'appelle l'amour
Le mendiant la charité
Le soleil l'appelle le jour
Et le brave homme la bonté
...
Mais nous ne voulons jamais
Laisser luire sa lueur
Nous nous bouchons les oreilles
Et nous nous voilons les yeux
Nous n'aimons point les réveils
De notre c?ur déjà vieux
Sur la place un chien hurle encore
Car la fille s'en est allée
Et comme le chien hurlant la mort
Pleurent les hommes leur destinée


Tiens 2 pour 1
Vidéo YouTube

l'Europe répète l'avare dans décors de 1900
...
Mais dans les journaux de partout
Tous les salauds ont leur photo
Ça fait mal aux honnêtes gens
Et rire les malhonnêtes gens

11 décembre 2015 00h50

Papy-Baby-seaters
jde ne connaissais pas cette chanson, merci

11 décembre 2015 06h08

Eneide
Les roses d'Ispahan de Leconte de Lisle

Les roses d'Ispahan dans leur gaîne de mousse,
Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l'oranger
Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce,
Ô blanche Leïlah ! que ton souffle léger.

Ta lèvre est de corail, et ton rire léger
Sonne mieux que l'eau vive et d'une voix plus douce,
Mieux que le vent joyeux qui berce l'oranger,
Mieux que l'oiseau qui chante au bord du nid de mousse.

Mais la subtile odeur des roses dans leur mousse,
La brise qui se joue autour de l'oranger
Et l'eau vive qui flue avec sa plainte douce
Ont un charme plus sûr que ton amour léger !

Ô Leïlah ! depuis que de leur vol léger
Tous les baisers ont fui de ta lèvre si douce,
Il n'est plus de parfum dans le pâle oranger,
Ni de céleste arome aux roses dans leur mousse.

L'oiseau, sur le duvet humide et sur la mousse,
Ne chante plus parmi la rose et l'oranger ;
L'eau vive des jardins n'a plus de chanson douce,
L'aube ne dore plus le ciel pur et léger.

Oh ! que ton jeune amour, ce papillon léger,
Revienne vers mon coeur d'une aile prompte et douce,
Et qu'il parfume encor les fleurs de l'oranger,
Les roses d'Ispahan dans leur gaine de mousse !




Sur le thème, une interprétation que j'aime beaucoup

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11 décembre 2015 11h23

Segel
La poésie, dernier rempart contre le salafisme ?

Portrait d'un salafiste, qui a vécu 15 en Arabie Saoudite, qui est sorti de cette idéologie mortifère grâce à Eluard et Aragon ...
http://www.franceculture.fr/...

La poésie, ultime propagande ou arme de la raison ?

Pourquoi y suis-je le plus souvent insensible ?

11 décembre 2015 12h23

Pépé le Moko
La poésie, ultime propagande ou arme de la raison ?
ni l'une ni l'autre pour moi. C'est, pour moi, complètement gratuit. C'est un partage de sentiments, de sensations et d'images. C'est aussi une musicalité.

Pourquoi y suis-je le plus souvent insensible ?
Prends-tu le temps de bien la lire ? Y mets-tu le ton ? Te laisses-tu imprégner par les mots tels qu'ils viennent, sans chercher à rationaliser et comprendre ?
Tu es musicien. Lis bien le texte pour te l'approprier et laisse tes doigts courir sur ta guitare selon ce qu'ils t'évoquent tout en lisant à voix haute. Je suis sûr que tu en tireras de grandes choses et de belles émotions.

11 décembre 2015 12h58

Segel
J'ai beaucoup aimé "Les fleurs du mal" à une époque.
Mais je n'ai jamais vraiment trouvé de poésie qui me procure les mêmes émotions.
Je ne sais pas si je les relisais aujourd'hui, si ça me parlerait comme avant ...

11 décembre 2015 15h38

lurette
Et mise en musique, Segel ?

Les Tuileries- Victor Hugo
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Nous sommes deux drôles,
Aux larges épaules,
De joyeux bandits,
Sachant rire et battre,
Mangeant comme quatre,
Buvant comme dix.

Quand, vidant les litres,
Nous cognons aux vitres
De l’estaminet,
Le bourgeois difforme
Tremble en uniforme
Sous son gros bonnet.

Nous vivons. En somme,
On est honnête homme,
On n’est pas mouchard.
On va le dimanche
Avec Lise ou Blanche
Dîner chez Richard.

On les mène à Pâques,
Barrière Saint-Jacques,
Souper au Chat Vert,
On dévore, on aime,
On boit, on a même
Un plat de dessert !

Nous vivons sans gîte,
Goulûment et vite,
Comme le moineau,
Haussant nos caprices
Jusqu’aux cantatrices
De chez Bobino.

La vie est diverse.
Nous bravons l’averse
Qui mouille nos peaux ;
Toujours en ribotes
Ayant peu de bottes
Et point de chapeaux.

Nous avons l’ivresse,
L’amour, la jeunesse,
L’éclair dans les yeux,
Des poings effroyables ;
Nous sommes des diables,
Nous sommes des dieux !

Nos deux seigneuries
Vont aux Tuileries
Flâner volontiers,
Et dire des choses
Aux servantes roses
Sous les marronniers.

Sous les ombres vertes
Des rampes désertes
Nous errons le soir,
L’eau fuit, les toits fument,
Les lustres s’allument,
Dans le château noir.

Notre âme recueille
Ce que dit la feuille
À la fin du jour,
L’air que chante un gnome.
Et, place Vendôme,
Le bruit du tambour.

Les blanches statues
Assez peu vêtues,
Découvrent leur sein,
Et nous font des signes
Dont rêvent les cygnes
Sur le grand bassin.

Ô Rome ! ô la Ville !
Annibal, tranquille,
Sur nous, écoliers,
Fixant ses yeux vagues,
Nous montre les bagues
De ses chevaliers !

La terrasse est brune.
Pendant que la lune
L’emplit de clarté,
D’ombres et de mensonges,
Nous faisons des songes
Pour la liberté.



J'arrive où je suis étranger - Aragon
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Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger

Un jour tu passes la frontière
D'où viens-tu mais où vas-tu donc
Demain qu'importe et qu'importe hier
Le coeur change avec le chardon
Tout est sans rime ni pardon

Passe ton doigt là sur ta tempe
Touche l'enfance de tes yeux
Mieux vaut laisser basses les lampes
La nuit plus longtemps nous va mieux
C'est le grand jour qui se fait vieux

Les arbres sont beaux en automne
Mais l'enfant qu'est-il devenu
Je me regarde et je m'étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nus

Peu a peu tu te fais silence
Mais pas assez vite pourtant
Pour ne sentir ta dissemblance
Et sur le toi-même d'antan
Tomber la poussière du temps

C'est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C'est comme une eau froide qui monte
C'est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu'on corroie

C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux

O mer amère ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
A l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées

Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger



Le serpent qui danse - Baudelaire

Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau!

Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.

Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L'or avec le fer.

À te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.

Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant,

Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.

Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,

Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon coeur!

13 décembre 2015 02h12

Lili ...
J'aime beaucoup les vers mis en chanson, et sur differents sujets, notamment lorsque cela est fait avec gouaille.

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R-Wan :
J'en ai marre d'taper en binaire
Moi j'aime le bruit de la matraque
Quand il frise la caisse claire
De belles chev'lures délicates

Rien de mieux quand on se défoule
Qu'une longue tignasse de baba cool
Ca sonne quand même un peu mieux
Qu'un lascar à capuche sans ch'veux

Et pour le solo de trompette
Une bonne gazeuse dans les mirettes
Ca vous déclenche un bruit strident
Qui vous caresse les tympans

Dans le brouaha de la manif'
QUand la sirène hurle dans la faune
Sur les larmes de ce long riff
J'entends la voix de Sarah [Vaughan?]

[REFRAIN]
J'suis un CRS mélomane
Un amoureux de John Coltrane
C'est pas parce que j'joue du gourdin
Que j'suis le dernier des bourrins
J'suis un CRS mélomane
Quand j'entends ces slogans d'cortèges
Monocordes et sans âme
J'ai envie d'coller mes arpèges

Donnez-moi un gros lard bien flasque
Pour me servir de contrebasse
Que ma matraque joue de l'archer
sur un gros qui peut pas s'sauver

Et pour la guitare électrique
Un coup d'tazer dans les parties
Ca larsen à la Hendrix
Et vous avez l'coeur qui frémit

Quand l'bruit des bottes sur le pavé
Se mèle au son des boucliers
Et qu'la gazeuse vous pique les yeux
Moi j'atteins la menotte bleue

Et ça me donne la chaire de poule
L'envie d'improviser un style
Alors je cogne sur la foule
Comme un solo de [Donny Miles?]

[REFRAIN]

Aïe. Aïe. Aïe, pas sur la tête!
Si.
Et tazer, y bat l'beurre?

Vidéo YouTube

La caravane passe :

Tu as quitté ton chez toi
fuyant la guerre ou la famine
tu cherchais une terre d'accueil
mais partout on t'appelle "l'étranger"
je comprends ton fardeau
je portais le même
mais j'ai changé de peau
j'ai pris la caravane
et je suis devenu Zinzin Moretto

Zinzin Moretto (King of the chorro)
Zinzin Moretto
Zinzin Moretto (new desperado)
Zinzin Moretto
Zinzin Moretto (King of the chorro)
Zinzin Moretto
Zinzin Moretto (new desperado)
Zinzin Moretto

On t'as traité de youpin, de rouquin
de bicot, de métèque
de benoit, d'espingouin
de negro, de pac-pac
de polak, de yougo
de gueshniak ou citron
de melon, de gringo
d'esquimau, romano
Mais aujourd'hui, tu vas les prendre au mot
dev'nir un vrai desesperado
on va te baptiser du plus beau nom d'oiseau
Bienvenue chez les Zinzin Moretto

Zinzin Moretto (King of the chorro)
Zinzin Moretto
Zinzin Moretto (new desperado)
Zinzin Moretto

Finit les tanjes, tchang
ritals, rosebiff, chleu
les bokaks, les wedbacks
les bledards, les bouzeux
les blanches neiges, bronzées
pédales, les moakas
les froggies, les raloufs
les pecnos, bamboula
Si tu n'es pas à ta place
prends donc la première caravane qui passe
à l'ouest, rien de nouveau
change ton western en eastern à la Zinzin Moretto

Zinzin Moretto (King of the chorro)
Zinzin Moretto
Zinzin Moretto (new desperado)
Zinzin Moretto

ça y est tu fais partit du clan
de la famille
la terre peut trembler, tu restes de glace
les chiens aboient et la caravane passe
La base du chameau n'atteint pas le noir corbeau
quand tu marches dans la rue, les gens te saluent
ils lèvent leurs chapeaux
car le monde entier respecte
ton nouveau pseudo

Zinzin Moretto (King of the chorro)
Zinzin Moretto
Zinzin Moretto (new desperado)
Zinzin Moretto
Zinzin Moretto (King of the chorro)
Zinzin Moretto
Zinzin Moretto (new desperado)
Zinzin Moretto


Vidéo YouTube
Alexis HK :
n peut apprendre au chimpanzé la langue des sourds muets.
Entraîner un bourrin,à gagner le quinté.
On peut apprendre à l'éléphant à se dresser sur ses pattes.
Apprendre au chien savant à jouer les acrobates.

Mais on n'apprend pas à un porc à cesse de se gaver.
Tant qu'on remet de l'or dans son écuelle d'acier.
On n'apprend pas à un porc à cesser de se gaver.

On peut apprendre à un taxi à devenir aimable.
Je n'dis pas que c'est facile, je dis que c'est faisable.
On peut apprendre à un taulier qui nous sers le pastis.
À ne pas dire il faut qu'jencaisse, j'ai fini mon service.
On peut apprendre le respect en se prenant des baffes.

Des claquades, des taquets, des steaks de doigts dans la face.
On peut apprendre l'amour comme une règle d'or,
pour pardonner les vivants
et les morts.
On peut apprendre la vertu à toutes les salaces.
Partager une laitue au lieu d'faire des trucs dégueulasses.
On peut apprendre à une nonne, contre tous ses principes,
qu'on n'a jamais tué personne en fumant une pipe.

Mais on n'apprend pas à un porc à cesse de se gaver.
Tant qu'on remet de l'or dans son écuelle d'acier.
On n'apprend pas à un porc à cesse de se gaver.
Comme un porc.

.../...

13 décembre 2015 02h36

Lili ...
Et puis, il y a aussi celles qui rendent triste

Vidéo YouTube
Flow - J' veux qu' on m' appelle Alexandre

J'veux pas aller en enfer
J'suis pas plus mauvais qu'un autre
Mais c'est la faute à mon père
On n'a pas les mêmes apôtres
Je veux pas être puni
J'veux pas que l'on m'isole
Mais faut comprendre qu'aujourd'hui
J'veux pas aller à l'école

Et c'est dur l'intégration,
J'espère qu'ma mère va comprendre
C'est p't'être pas la solution, mais
J'veux qu'on m'appelle Alexandre

J'veux pas le dire à grand-mère
Et j'crois pas qu'elle comprenne

Mais j'veux plus être dans l'fond
Je veux être interrogé
Pour répondre à la question
Pas quand y'a un truc volé

Et c'est vrai qu'elle est jolie
Si je veux avoir ma chance
Et qu'elle m'aime moi aussi
Mieux vaut être couleur de France
Je voudrais qu'on se marie
Et que l'on ait des enfants
Pour qu'enfin dans ce pays
L'amour compte plus, que le sang

16 décembre 2015 16h14

Lili ...
Et celles où chacun peut y mettre ce qu'il peut :

Ma mémoire joue sur les reflets
des étoiles mortes au firmament,
des regards aveugles et muets
dans l'immobilité du temps.
L'aubépine se prend pour la rose
et l'idiot devient Président,
les naïades se métamorphosent
mais le passé reste au présent.

On n'oublie jamais nos secrets d'enfant,
On n'oublie jamais nos violents tourments,
l'instituteur qui nous coursait,
sa blouse tâchée de sang.
On n'oublie jamais
nos secrets d'enfant.

Les lueurs des rêves enfantins
dans leur transparence édulcorent
les derniers soleils du matin
sur les frissons bleus de nos corps.
C'est le lent crépuscule d'automne
sous la pluie des mortes saisons,
c'est la cloche des lundis qui sonne


les heures de la désolation.

On n'oublie jamais nos secrets d'enfant,
On n'oublie jamais nos violents tourments,
l'instituteur qui nous coursait,
sa blouse tâchée de sang.
On n'oublie jamais
nos secrets d'enfant.

"Au commencement était le verbe,
intransitif et déroutant,
venu des profondeurs acerbes
et noires des garderies d'enfants.
Les rugissements de l'Univers
dans les cours de récréation
écorchaient les pieds de mes vers
boiteux, sous les humiliations

On n'oublie jamais les secrets, on n'oublie jamais les tourments,
l'instituteur qui nous coursait, sa blouse tâchée de sang...

On n'oublie jamais les secrets, on n'oublie jamais les tourments,
l'instituteur qui nous coursait, sa blouse tâchée de sang !"

Vidéo YouTube

16 décembre 2015 16h46

Jean-Pierre ♫
Vidéo YouTube

16 décembre 2015 17h48

Lili ...
Elle est vraiment très belle cette chanson JP, je ne la connaissais pas.

Toutes les âmes blessées n'évoluent pas professionnellement dans le milieu artistique :
Vidéo YouTube

24 décembre 2015 00h51

Lili ...
Découvert il y a peu, je trouve qu'il fait dans le très bon son dernier album :


Cadeau, le concert :
Vidéo YouTube

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