6 février 2017 17h19

Lili ...
L'Afrique est-t-elle sur le point de s'émanciper ou sera-t-elle le terrain d'une nouvelle guerre continentale ? Africa Unite ?


Réunis en sommet à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, les chefs d’État des 54 pays membres de l’Union africaine (UA) ont pris cette semaine l’engagement d’un « retrait collectif » de la Cour pénale internationale (CPI).

L’une des pires craintes de la Cour pénale internationale (CPI) vient de se réaliser : les chefs d’État des 54 pays membres de l’Union africaine (UA) ont pris cette semaine l’engagement d’un « retrait collectif » de la CPI.

Réunis en sommet à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, ils ont fait ce choix dans la matinée du mardi 31 janvier, lors d’une séance à huis clos consacrée à plusieurs autres sujets. Sur les 54 pays de l’UA, seule « une quinzaine a exprimé des réserves » à propos de cette initiative, d’après une source proche d’un des dirigeants impliqués. Actuellement, 34 États africains ont ratifié le statut de Rome, le traité fondateur de la CPI.

La décision des chefs d’État n’a pas fait l’objet de déclaration officielle. C’est, en partie, pour cette raison que la nouvelle a pour l’instant été très peu relayée par les médias. En partie seulement : certains intérêts et acteurs ne souhaitent visiblement pas faire de publicité autour de ce camouflet infligé à la fois à la CPI et à ses soutiens européens, espérant sans doute qu’il ne sera pas suivi d’effets.

Cela faisait presque trois ans que la possibilité d’un retrait groupé des États africains était régulièrement évoquée lors des rencontres de l’UA. En octobre 2013, un sommet sur ce sujet a même été spécialement organisé. À cette occasion, le ministre éthiopien des affaires étrangères, dont le pays présidait alors l’Union africaine, avait fustigé le « traitement injuste » réservé par la CPI à l’Afrique, le jugeant « totalement inacceptable ». Il avait ajouté : « La CPI s’est transformée en instrument politique. » Par la suite, les dirigeants africains ont multiplié les déclarations pour dénoncer le manque d’impartialité de la Cour et son étrange propension à viser uniquement des ressortissants du continent : les 23 affaires qu’elle a ouvertes depuis sa création, en 2002, concernent toutes des Africains, tout comme neuf des dix enquêtes qui sont en cours.

Au début de cette fronde, en 2013, peu d’observateurs pensaient cependant que ses meneurs auraient un jour le courage d’aller au-delà des déclarations d’intention. Pendant longtemps, les événements ont donné raison à tous ceux qui doutaient : les chefs d’État ont, à plusieurs reprises, échoué à prendre une décision. Car tous ne sont pas, évidemment, sur la même longueur d’onde : le président ivoirien Alassane Ouattara, dont le rival politique et prédécesseur Laurent Gbagbo fait partie des six personnes actuellement détenues par la CPI, s’est par exemple toujours opposé à ce projet collectif.

Début 2016, au cours d’un nouveau sommet de l’UA, un accord a fini par être trouvé autour de la nécessité d’élaborer « une feuille de route pour un retrait de la CPI ». Mais lors du rendez-vous suivant, mi-2016 à Kigali, la capitale rwandaise, les représentants de plusieurs pays, dont la Côte d’Ivoire et le Nigeria, ont bloqué toute nouvelle avancée. Quelques États se sont alors lancés seuls : fin 2016, le Burundi, la Gambie et l’Afrique du Sud ont entrepris, chacun à son tour et de son côté, les démarches légales nécessaires pour se retirer de la CPI. D’autres pays, dont le Kenya et la Namibie, ont dans la foulée fait part de leur intention de suivre le même chemin.

Après l’échec de Kigali, les partisans d’un retrait collectif ont changé de stratégie, selon un juriste qui a suivi l’évolution de ce dossier : « Ils ont décidé d’éviter les débats publics sur le sujet. Certains comptaient aussi profiter de l’affaiblissement politique actuel de Ouattara », confronté à des troubles militaires dans son pays, « et de son allié, Buhari », pour faire avancer leurs pions sur l’échiquier. Ils ont donc finalement remporté la partie. Ouattara était d’ailleurs absent au sommet d’Addis-Abeba, s’étant fait représenter par son vice-président, récemment nommé et investi.

Le scénario d’une décision à nouveau reportée a tout de même failli se rejouer lors de ce 28e sommet de l'Union africaine : les ministres des affaires étrangères du continent, réunis quelques jours avant le conclave des chefs d’État, ont eux aussi peiné à trouver une position commune. Celui du Sénégal, en particulier, a fermement rejeté l’idée d’un plan de départ groupé.

7 février 2017 07h43

sourire
Pour ma part je trouve indécent que la CPI juge les criminels de guerre et autres en faisant des choix plus discutables, arbitraires et ne tenant pas compte de l'opinion de la rue.. un seul exemple: Gbagbo n'a pas fait pire que son successeur lors des élections présidentielles... Tous deux ont mis le pays à feu et à sang. Pourquoi l'un plus que l'autre? sans doute des intérêts pour l'occident qui nous dépassent

7 février 2017 11h05

Lili ...
Cela fait un moment déjà que certains dirigeants africains mettent la pression, tout autant que les intellectuels qui ne manquent pas de rappeler que les dirigeants de pays occidentaux ne sont pas inquiétés.

Maintenant, suite à la nomination d'un procureur issu d'Afrique, il semblerait qu'il y ait volonté de traduire en justice Bush et Israël ... cela ne peut être envisageable qu'en étant extrêmement précautionneux ... après le décès des responsables peut-être

7 février 2017 15h52

lurette
L'avantage certain est que l'Afrique pourra faire ses propres jugements sans devoir attendre que l'Occident n'ai plus rien à y perdre..

Mais le revers de la médaille ne serait pas le risque de main-mise de certains pays africains plus forts/riches sur d'autres, corruption, etc..?
C'est juste une interrogation, pas une affirmation.

11 février 2017 20h27

sourire
lurette Hélas c'est plus que probable Je pense que la raison profonde de ce désir de se retirer de la CPI est en réalité que trop de chefs d"état ont beaucoup de sang sur leurs mains et qu'ils ont peur pour eux-mêmes Nous risquons de voir resurgir des règlement de compte terribles (les guerres tribales sont présentes sur tout le continent et suivant que tel Président est de telle ou telle ethnie, les guerres civiles éclatent, vite étouffées par l'armée). S'il n'y a plus la crainte de la CPI il n'y aura plus de retenue.
Mais je comprends aussi la réaction de ces dirigeants africains:
le "2 poids, 2 mesures "de la CPI est criant et inadmissible Elle s'acharne sur les pays africains et laisse des pays occidentaux continuer à semer la terreur dans la population.
Je crains que ce sujet fasse encore couler beaucoup d'encre mais aussi beaucoup de sang

13 février 2017 20h30
modifiée
13 février 2017 20h42

lurette
Je me doutais un peu.
Mais peut-être est-ce néanmoins le moyen à terme pour l'Afrique d'acquérir son indépendance et de se prendre en main pour de bon - ces dictateurs étant bien connus en tant que tel par les Africains eux-memes, ceux-ci finiront par plus se laisser faire une fois que personne d'extérieur décidera de le faire ou pas à leur place ?



Pas exactement dans le thème, mais pas si loin non plus :

Et si un, ou des dirigeants de pays africains décidaient, à l'instar de Nasser et du canal de Suez, de nationaliser leurs sites d'extractions minières exploitées par les entreprises occidentales ?

Film "L'orage africain" : (sortie mars 2017)
"Le film présente l’histoire d’un Président du Tangara, un pays imaginaire d’Afrique, qui harassé de voir son pays pillé a décidé de nationaliser toutes les entreprises occidentales installées sur son sol.
Une décision courageuse qui entraînera des intrigues politiques et des machinations occidentales pour déstabiliser son régime, mais en vain, puisque soutenu par une bonne majorité de la population.

Pour le réalisateur panafricain d’origine béninoise Sylvestre Amoussou qui a déjà vécu 35 ans en Europe, « le développement de ce continent –l’Afrique- doit passer par la transformation sur place de la matière première ».
Selon lui, « on fait croire que l’Afrique est pauvre alors qu’on appauvrit le continent ».
A travers ce film, fait-il remarquer, l’ambition est d’amener les peuples africains et l’occident à toucher de près ce qui se trame dans les coulisses entre les dirigeants africains et le colonisateur à l’insu des citoyens."

A travers ce film, fait remarquer le réalisateur Sylvestre Amoussou, l’ambition est d’amener les peuples africains et l’occident à toucher de près ce qui se trame dans les coulisses entre les dirigeants africains et le colonisateur à l’insu des citoyens.
http://www.229culture.info/c...
One moment, please...

En as-tu entendu parler, sourire ?
Le Ghana est pas loin du Bénin..
En France, en tous cas, nul media n'en parle (-a part FI une fois dans un flash info c'est pourquoi je l'ai su)

13 février 2017 20h39
modifiée
13 février 2017 21h02

Lili ...
Sankara a été assassiné lurette.

Sais-tu si dans le film on parle du role des religieux ?

13 février 2017 23h49

lurette
Oui je sais Lili c'est bien pour ça que disais ça. La transition ne sera pas facile et il y aura des excès -forcément- qui risquent dêtre hard (comme le crains Sourire) ; mais au moins, les africains décideront sans que des ingérences extérieures rajoutent une couche dans la confusion, les choses seront plus claires et les citoyens finiront un jour par juger par eux-meme.


Pour le film, je n'en sais pas plus que les liens que j'ai mis.
Je ne sais pas donc s'il remonte tous les tenants de ces exploitations - apparement, il montre surtout ce que ça donnerait si un gvt africain les nationalisait et la réaction occidentale.

14 février 2017 10h53
modifiée
14 février 2017 10h56

sourire
Je n'ai pas entendu parler de ce film mais j'aime que ce sujet soit abordé! j'ai vécu en Guinée qui est un véritable scandale écologique! tout est sous nos pieds : or, diamants, manganèse, fer,etc et tout est sur terre puisque ce pays a un climat tempéré (fouta djalon) et un climat tropical pour les fruits et légumes. Tu dégustes des cerises et des fraises et tu fonds devant une mangue juteuse et pleine de saveur!
eh bien tout est vendu aux ex colons...les mines, les terres, et le peuple vit dans la misère.
Et au Ghana le peu de mines qui n'appartiennent pas aux australiens, aux anglais, aux hollandais, sont maintenant dans les mains des chinois qui font travailler les villageois sous la contrainte d'un fusil!!! et personne ne bouge.
J'espère que ce film remuera un peu les consciences de tous ces dirigeants qui ne pensent qu'à leurs poches et qui se moquent que leurs frères soient dans une misère crasse.

14 février 2017 15h27
modifiée
14 février 2017 15h29

Lili ...
Les politiques s'en sont souvent moqué.
Ce qui était contrôlé par l'état l'est maintenant par des associations privées.
Pour la représentation des pauvres peuples, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, il y aurait du boulot pour tout démanteler.
du temps des colonies, les comptoirs ne profitaient pas à tous.
Le nom a changé, mais l'organisation du monde reste la même. Quelques nobles Bourgeois hauts fonctionnaires petits malins s'organisent pour prendre le pouvoir.

C'était en 1994, sous gouvernement Balladur. Il serait interessant de savoir quel ministère a permis cela ... en tout cas comme en 2008, il y avait un dans ces 2 gouvernements, qu'on accablerait soit disant :


On ne parle pas assez des Suisses dans l'organisation du monde :
http://www.cotecna.com/fr-FR...

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