24 janvier 2010 16h08

Segel
Avez vous vraiment le sentiment que la France soit un pays en guerre ?

En relation avec ma question posée sur MacDo, visiblement choucroutée par la censure yahootesque :
http://fr.answers.yahoo.com/...

(si ça vous amuse, merci d'y poser votre petite étoile)

24 janvier 2010 16h12

Hélène
Ta question passe, "ils" ne te l'ont pas encore sucrée....

24 janvier 2010 16h13

Segel
Je vois ... merci.
Ton étoile y a sans doute contribué !

24 janvier 2010 16h14

Hélène
Pas de quoi! faut secouer un peu les gens, c'est marrant!!!! et instructif....

24 janvier 2010 16h26

Jean-Pierre ♫
Certains y travaillent.
C'est un mode de domination médiatico-politique plutôt efficace.
(Petite annonce lue dans UMP-hebdo : président souhaite échanger 1 millions de chômeurs en fin de droit contre 2000 femmes portant la burqa.)

24 janvier 2010 16h27

Segel
LOL, re-LOL et triple LOL !

24 janvier 2010 16h28

Segel
Tiens c'est marrant que personne ne pense à évoquer l'Afghanistan.

24 janvier 2010 16h29

Hélène
ce qui est totalement ridicule dans cette "interdiction de la burqa" c'est que les grands princes arabes (rois du pétrole) viendront dévaliser les boutiques de luxe de Paris avec leurs femmes....en burqa.....
1 million de chômeurs en fin de droit viendront grossir les rangs de ceux qui sont au rsa, ou qui ne touchent rien (et il y en un paquet....)
sans oublier tous les nouveaux chômeurs qui vont arriver....

24 janvier 2010 16h31
modifiée
24 janvier 2010 16h36

Hélène
L'Afganisthan, personne ne pense aux troupes envoyées là bas.....les médias en parlent peu...ils se concentrent plutôt sur les sans papiers que l'on renvoie dans leur pays en guerre.....

voilà, j'ai mis un petit ajout, que nous ne soyons pas en reste!!!!

24 janvier 2010 16h31

Jean-Pierre ♫
L'Afghanistan fait partie de l'Atlantique Est. C'est pourquoi on l'oublie trop souvent.

24 janvier 2010 17h32

Djabali
J'ai apporté ma contribution ! Le meilleur exemple en ce moment, selon moi, c'est Israël qui développe une sorte de paranoïa de l'agression afin de garder une sorte d'union sacrée derrière le gouvernement

24 janvier 2010 17h53

♫ Panther ♪
"La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre contre les Etats-Unis. Une guerre permanente, économique, une guerre sans morts. [...] Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. Une guerre inconnue, une guerre permanente, sans morts apparemment, et pourtant une guerre à mort."

François Mitterrand (1916-1996), Ex-Président Français. Commentaire lors d'un entretien privé avant sa mort, cité dans le Courrier International du 13 Avril 2000

24 janvier 2010 18h00

♫ Panther ♪
Pour l'Afghanistan, je voulais poser une question à ce sujet, justement, je repasse tout à l'heure, copier/coller ici un texte que j'aurais retranscrit.

24 janvier 2010 21h39
modifiée
24 janvier 2010 21h42

En voiture Simone
Hello
Encore faut-il savoir ce qu'on entend par pays en guerre
En compulsant tous les dictionnaires, on peut définir le mot guerre au sens propre (conflit armé) et par plusieurs sens figurés
Le terme de guerre tel qu'on le définit dans son sens premier ne concerne évidemment pas la France (je ne compte pas les accords entre membres de l'OTAN)
Si l'on rajoute des épithète du style économique, politique, écologique, sainte, séparatiste, intra-étatique, psychologique ou autres, dans ce cas tous les pays du globe sont en guerre
Maintenant si l'ont dit à un habitant du Cachemire, de l'Afghanistan ou du Darfour, que la France est un pays en guerre, les plus avisés d'entre eux se moqueront bien de nous, voire même feront une réflexion du style "la paix en Europe depuis des lustres (si l'on exclut le conflit de l'ex-Yougoslavie) est-elle si ennuyeuse que vous voulez inventer d'autres guerres pour soulager votre esprit de contradiction ?"
Alors le monde entier est en guerre, d'une façon ou d'une autre, ne serait-ce qu'au sein-même de sa propre famille
Mais il est vrai que la langue anglo-saxonne a quelque peu transformé le mot guerre pour simplifier la syntaxe comme toujours

Mon avis de profane en linguistique

24 janvier 2010 21h52

Hélène
salut Yann, ton ordi est réparé?
La guerre peut avoir tellement de sens......

24 janvier 2010 21h57
modifiée
24 janvier 2010 22h02

En voiture Simone
La guerre oui, un pays en guerre, c'est moins équivoque

http://conflitsmondiaux.ifra...

(désolé pas de lien plus récent)

24 janvier 2010 22h13

Hélène
Je vois où tu veux en venir....c'est vrai que physiquement nous ne sommes pas en guerre en france, pas de chars dans les rues..pas de bombes....Mais nous avons quand même des soldats en Afganisthan....
Comme dit plus haut, c'est une guerre des nerfs....Le pouvoir joue avec nos nerfs pour repousser les gens dans leurs derniers retranchements....
1 million de gens en fins de droits.....le débat sur l'identité nationale, les parachutes dorés de certains....etc...etc.....

24 janvier 2010 22h20

En voiture Simone
Oui
Mais on peut même aller plus loin :
Un encarté UMP affirmera qu'au grand jamais la France est un pays en guerre
Un syndicaliste déclarera que le pays est dans un conflit incessant
J'ai essayé d'apporter une réponse non orientée (d'ailleurs, moi-même je suis constamment en guerre contre quelque chose )

24 janvier 2010 22h23
modifiée
24 janvier 2010 22h25

Hélène
En guerre contre soi même, ça donne en guerre contre les autres.
Pour vouloir changer le monde, il faut commencer par soi même....
Au fait, intéressé par entrevue cygalesque en février (cf ma question...)??
Alors, à quand la prochaine réunion des cygales?

24 janvier 2010 22h28

En voiture Simone
Tu es en guerre contre toi-même ?
Moi non, merci ça va

24 janvier 2010 22h30

Hélène
Moi non plus, je m'aime beaucoup.....je me trouve formiiiidaaaable!!!!

25 janvier 2010 01h42

♫ Panther ♪
Bon allez je réserve la place . Preum's !

25 janvier 2010 09h31

Hélène
Tu réserves la place de quoi? gnié, pas compris!!!

26 janvier 2010 00h13
modifiée
26 janvier 2010 01h02

♫ Panther ♪
Désolé, c'est parce que j'ai pas pris ma dose de Coca aujourd'hui.

Voilà, je me suis amusé à recopier les propos d'un documentaire trouvé sur DailyMotion (vidéo star un moment), et issu de la chaine France24.
Vous pouvez trouver le documentaire en question ici :

Si je me suis amusé à le recopier, c'est parce que je trouve (personnellement, mais je peux me tromper) que le traitement médiatique qui est fait de la guerre d'Afghanistan est assez inquiétant...
Je me suis également amusé, à la manière de Djabali, mais avec moins de talent, à annoter en gras la matière journalistique.
Voilà donc :

Présentateur : Merci de regarder France 24 à l’heure de Reporters, votre magazine de grands reportages. Reporters qui vous emmène aujourd’hui dans la vallée de l’Afghanya, dans la province de Kapisa, située dans le nord-est de l’Afghanistan. Imaginez un paysage accidenté, quasi-désertique, des montagnes à perte de vue, [«de l’aventure, de l’aventure»] et dans ces montagnes, tapis, des insurgés, prêts à en découdre avec les forces étrangères qui campent en Afghanistan depuis près de 8 ans. C’est dans cette zone, passée sous responsabilité française au sein des forces de l’Otan, que des éléments du 3ème régiment d’infanterie de marine ont mené une opération anti-insurgés dans la nuit du 25 au 26 octobre dernier. Nom de code de cette opération, Stairway. [«Quel professionalisme!»] A la manœuvre, la première compagnie du 3è Rima, et une section, la section Forban 4. C’est le récit de cette bataille de l’Afghanya que nous vous proposons cette semaine dans reporters. Reportage signé : Lucas Menget, Johan Bodin. [ce sont, du début à la fin, des « insurgés », donc des anarchistes, qui ont des problèmes avec la notion d’autorité. Biensûr, ce ne sont pas des résistants. On évite plutôt le terme politiquement incorrect et un peu trop évidemment stigmatisant de « terroriste », mais on ne va pas trop loin non plus. Quant aux «forces étrangères », ce ne sont pas des « occupants ».]

Voix off : 05h15. Village de Maktab, l’entrée de la vallée de l’Afghanya. [Voilà l’heure, et le lieu, comme dans de nombreux reportages : je ne vais pas m’étendre, car vu que ça m’énerve, je risque de m’étaler pour rien, mais je trouve –arrêtez-moi si je me trompe- que c’est une façon de faire ressentir au mec derrière la télé, que c’est lui qu’est pas dans la réalité, et dans le sens des réalités. Je l’avais dit, que je risquais de m’étendre, et encore, ça aurait pu être pire (bon ça commence bien cette petite critique) (je sens que je m’enfonce)…] Le jour vient de se lever, le village n’est pas encore réveillé… ça tombe bien, la section Forban 4 veut progresser rapidement, et discrètement. Lui c’est Bogo, tireur d’élite. Son fusil, c’est un FRF2 : ça date de la guerre d’Algérie, mais l’armée n’a pas trouvé mieux. Cette vallée, ça fait des mois qu’ils la parcourent, les insurgés eux, la connaissent encore mieux : ils sont chez eux.

Lieutenant Olivier : La mission de la section, va être d’appuyer une reconnaissance génie, sur cet axe, qui rentre dans la vallée [«quel professionalisme !»]. On devra, comme on dit, la flangarder, la protéger sur la droite, entre le Wadi et la route.
Voix off : Le Wadi, c’est le lit de la rivière, qu’ils vont longer plusieurs heures, aux aguets.
Lieutenant Olivier : Quand on se désengage, en fait quand on leur tourne le dos pour retrouver la flore, souvent à partir des lisières là, ils tirent [trans]versalement, et souvent des RPG, sur les véhicules.
Gégé : Ici Forbans 4, message de Forban pour vous, départ.
Voix off : Il n’est jamais loin du lieutenant ; dans la section, ils l’appellent Gégé, [« nous appelons les soldats par leur prénom, car conformément à notre devise républicaine, nous sommes unis par la fraternité. D’ailleurs, nous nous sentons d’un coup plus proches d’eux, nous sentons que nous partageons des objectifs communs : faire vivre la démocratie dans ce monde de barbares qui n’ont aucun nom, en plus. »] c’est le plus jeune, et c’est le radio [On va nous en tirer une larmichette. Personnellement, je le signale d’avance, j’admire vraiment le travail de ces soldats, et leur courage mais ce n’est pas pour ça que j’approuve l’utilité de faire appel à leur travail et à leur courage, or il semble que dans le reportage entre autres cette nuance ne soit jamais évoquée]. Il fait le lien entre la section et le commandement de l’opération. La section avance plutôt rapidement, il y a 5 kilomètres à parcourir pour aller vers le fond de la vallée [quels hommes ! Donc forcément ils ont raison de le faire, c’est logique]. Mais souvent, les hommes s’arrêtent. Pour observer la population qui s’éveille doucement et arrive dans les champs. La section observe mais elle est également observée. Les habitants de la vallée sont aussi en contact avec les insurgés. L’armement est lourd, pas de doute, ils partent se battre. Plus de 30 kilos sur le dos, des munitions et des rations alimentaires : en fait, ils ne savent jamais exactement ce qu’il va se passer, alors au cas où, il vaut mieux en avoir trop que pas assez. [tremblez, braves gens !] Dans les airs, les soldats sont appuyés et renseignés par des drones, ces avions invisibles sans pilotes, et par des hélicoptères. Et puis sur les hauteurs, d’autres sections les renseignent.
Lieutenant : On n’est vraiment pas seuls là, en fait, euh, ce que… l’autre compagnie qui est sur les hauteurs, voit vraiment tout ce qui se passe, au niveau des campagnes, etcetera. Ils sont tous au nord. Ce qu’on voit pas nous, tout le monde le voit.
Voix off : Les forces spéciales savent depuis plusieurs jours que les talibans se préparent à la bataille.
Lieutenant : A tous les 40, renseignement : HCT19, 50 insurgés qui préparent une embuscade. La région, pour l’instant, n’est pas communiquée.
Voix off : A la radio, les informations se précisent. Ça y est les combattants ennemis se mettent en place ; il faut se rendre à l’évidence, ils sont eux aussi venus en nombre. Toute la section est sur le qui-vive. Les Tigres, les hélicoptères de combat français, survolent la zone pour tenter de localiser les insurgés. Les insurgés qui ont aussi leur réseau d’informateurs. Souvent des paysans qui comptent le nombre de soldats français engagés. [les traîtres !]
Caporal Bogo : Tout à l’heure ils nous regardent, ils nous fixent. Après on s’en va, ils nous renseignent, ils renseignent quoi, ils renseignent l’ennemi, quoi [aucune morale ces gens là].
Voix off : Il ne faut pas se laisser prendre de vitesse par les insurgés. Même si sur le papier, tout est prévu, il semble que le piège à talibans fonctionne un peu trop bien. Les marsouins commencent à se sentir encerclés.
Lieutenant Olivier : A tous les quarante, confirmation des renseignements sur la présence des insurgés dans la vallée. Ils ont reçu leurs ordres ; ils sont en train de se séparer en petits groupes, pour organiser leur embuscade.
Voix off : Les chefs de l’insurrection ont eux aussi mené un piège, pour le moment le commandant est confiant.
Lieutenant Olivier : Si on est tous en place, on les accueille, on les défonce, y’a pas de problème. [c’est pas moi qui l’ai sortie, celle-là]
Voix off : Sur la carte, les talibans se sont déployés sur près d’un kilomètre.
Lieutenant Olivier : A tous les quarante ; il commence à y avoir des enfants qui se promènent avec des armes, avec des gens qui courent derrière eux [« quelle bande de sauvages, utiliser des enfants! On voit bien l’éthique européenne : eux utilisent des enfants, pas nous… Et d’ailleurs nous évitons toujours de les toucher… (cf. quelques secondes plus loin dans le reportage) »]
Voix off : Pour mieux se dissimuler, les insurgés confient le transport des armes à des enfants, les règles d’engagement des français leur interdit de tirer [« quelle grandeur d’âme, on voit bien la différence, vraiment, entre le monde civilisé et ces bourreaux d’enfants »]. La section arrive au bout de la vallée, il n’y a plus d’hommes visibles ; seulement quelques gamins, et des femmes. [« ils l’ont fait exprès, c’est sûr »]
Lieutenant Olivier: Identification positive de quatre personnels armés au niveau de Eco-4. Pour tous, tout le monde, 100% en place, prêts à tirer, dès la moindre rafale.
Voix off : L’engagement est inévitable. [En fait, l’engagement est inévitable, mais on ne sait pas si la guerre, en elle-même, est nécessaire et inévitable (mot qu’on nous a quand-même fait rentrer de force dans les neurones, en passant). Si ce n’est certes pas la place de l’évoquer dans le reportage, ce problème n’est jamais évoqué sur France 24, et à vrai dire, ils ne risque pas : http://www.csa.fr/actualite/... Ce n’est pas que j’aie une opinion à propos du 11/09, mais ce silence radio m’irrite, quand la télé se permet par ailleurs des reportages ressemblant à des films d’action, qui nous habituent toujours un peu plus à la guerre, par doses homéopathiques, en nous mettent devant le fait accompli, ce qui semble montrer l’inévitabilité de la guerre (plus on la voit, plus on s’y habitue, plus on la juge inévitable)…. Et de l’engagement armé, car biensûr, ils ne se laissent pas faire, les bougres]. Les insurgés sont tout autour. La section Forban 4 est arrivée sur la zone que le capitaine lui avait assignée. Sa ligne de front, sa protection, c’est ce muret en pisé. L’attente commence, Tony ajuste son casque. Et puis, apparition incongrue. Une famille qui jette quelques regards furtifs passe à quelques mètres du canon des fusils. Les enfants devant, les femmes derrière. En face, à 300 mètres, derrière ce mur, des rebelles invisibles à l’œil nu. Mais des familles, qui continuent à passer au loin.
Soldat : A Forban 4. Le truc, c’est que si on tire, faut qu’on tire avec parcimonie, à faire fuir les enfants, de mesure à plusse bombarder leur gueule après. [c’est bien délicat de leur part]
Voix off : Le premier coup de feu vient des appuis français, sur les hauteurs
Soldats : OK. Nan. Départ de feu de Forban 3 - A droite, à droite. - Feu, feu, 114. - Bon attends. - C’est bon. - Trop tard.
Voix off : L’insurgé va passer là, un point noir derrière le mur.
Soldats : Ok touchés. Il est tombé. – Attention y a un mec qui passe.
Lieutenant : Attention, faites gaffe sur quoi vous tirez, là.
Voix off : Le lieutenant retient ses hommes, il faut attendre encore un peu. Attendre que les insurgés fassent feu. Les balles ennemies sifflent au loin. Et puis tout près, Forban 4 est sous le feu. Les balles sifflent au raz des casques. Le lieutenant file se mettre à couvert. Le muret parait bien bas, il faut ramper. Lui c’est Mémès, dans la bataille c’est le plus courageux. Gégé, le radio, était trop près, il est sourd, sonné. Il faut sauver la radio. C’est Bogo qui l’amène. Mémès lève la tête, il est visé. Une balle de kalachnikov ; pour la section maintenant l’objectif c’est zéro morts zéro blessés. Mémès fait l’appel de son groupe, le plan ne se déroule pas exactement comme prévu. En face, l’ennemi invisible est de plus en plus précis. Mémès veut envoyer les mortiers. Le premier part, n’atteint pas sa cible. Puis un second. Plus près.
Soldat: Balancez des fumigènes, balancez des fumigènes près des positions ennemies. Baissez la tête, putain.
[Rythme de plus en plus rapide. Phrases de plus en plus hachées, alternance entre la voix off et celle du capitaine. On nous offre de l’action en même temps qu’un documentaire, c’est bien généreux… ça fait limite penser à la –célèbre- bande dessinée science-fictionnesque L’Incal… : « Chers téléadds quel spectacle !... Cette tour ! Ce drôle de soleil !.. Ces contrée mythiques du (je les tiens) centre terre !... Quelle impitoyable poursuite présidentielle. (…) Chers téléadds, les rebelles, une fois de plus, tentent de se soustraire à l’implacable poursuite présidentielle (…) ! Chères marmottes emmitouflées… nous voici donc au fond du fin fond, face aux criminels…. Le grand moment est venu. » Etc.]
Voix off : Ça claque encore sur le mur.
Lieutenant Olivier : Ici 4, on n’a pas changé de position, c’est impossible, impossible de lever la tête. On subit les tirs, là, c’est très chaud pour nous, d’essayer de reprendre contact visuel avec Forban 3.
Soldats : Gégé, ça va ? - Vu les gros arbres là, il est juste en bas, il arrive sur nous. – Le Wali, il est juste derrière le Wali. Il est habillé tout en noir.
Voix de Big Brother : en face, un seul sniper parvient à tenir la section en respect. Il faut le localiser.
[« Chers téléadds, dans vos conapts bien douillets, confortables, mais en direct de l’antenne présidentielle de super normalisation, vous allez pouvoir assister à travers les contrées mythiques du centre-terre, à la capture et à l’extermination par le nécro-robot normalisateur, des derniers rebelles, (…). Du mystère ! de l’aventure ! Du super rétablissement de justice ! » (extraits de L’Incal)]

Lieutenant : y ‘en a un qu’a un fum là ? Il faut essayer de le balancer en direction du pax. Il est à quelle distance du fumigène, le mec ?
Soldats : 100 mètres - C’est des apaches ?
Voix de Big Brother : et comme dans toutes les batailles en Afghanistan, c’est la cavalerie américaine avec ses hélicoptères, qui vient débarrasser les marsouins du sniper isolé [« nos sauveurs ! »] . Arrivent quelques soldats de l’armée afghane sans casque ni gilet pare-balle mais avec le sourire. Ça sent la fin de la bataille. Alors quelques rafales avec les soldats, pour calmer les nerfs et tisser des liens.
Sergent-chef Tony : ils sont cools, ils sont courageux. Ils manquent un peu de discipline, mais, ils sont courageux.
La voix lancinante de Big Brother, qui continue de nous endormir: en tout, la bataille aura duré presque deux heures, tout le monde est soulagé. En face, pas de riposte, et surtout pas de victime chez les français. Plus que quelques kilomètres en wab, le blindé de l’infanterie, et l’opération ne sera plus qu’un souvenir. Bon ou mauvais, c’est un peu tôt pour l’affirmer… car les soldats, même les plus va-t-en guerre, sont traumatisés rétrospectivement. Mais l’objectif aujourd’hui est atteint, amener des soldats à la base, tuer des insurgés, après tout, dans la guerre, c’est le but [Ah bon, je croyais que c’était un moyen pour établir la démocratie par exemple. Au moins c’est franc]. Alors tout de suite, passer à autre chose, écouter de la musique, préparer ensemble le déjeuner. Section d’infanterie de marine, c’est la métropole et l’outre-mer [« Quelle ouverture d’esprit : toutes les cultures sont admises et représentées chez nous. Sauf les sauvageons, biensûr »]. Tous les territoires, toutes les îles y sont représentées, y compris dans les assiettes [ça parle forcément à l’inconscient affamé du téléspectateur. On présenterait au français moyen un bon plat afghan, il se trouverait tout de suite des atomes crochus avec l’ennemi].
Sergent Abdu : Bienvenue, c’est une cuisiner qui a été montée par un grand chef cuisinier comoréen, Abder Raman. Donc au menu, du riz, et des pâtes, donc bon appétit.
La Voix : Loin, très loin, des discours politiques parisiens [façon habile de s’allier l’assentiment des campagnards, souvent désobligés par le mépris des parisiens à leur égard, parisiens qui sont toujours considérés comme un peu déconnectés des réalités par ailleurs], ils se battent contre un ennemi politique sérieux. Ils font ce qu’on leur demande de faire, la guerre [et, est-ce qu’on leur reproche à eux, la guerre ? Non, pas que je sache, personnellement je ne reprocherais jamais à ces soldats de risquer leur vie ; le con c’est bien notre « Chef des armées », il n’appartient qu’à cette seule personne de décider ou non de la guerre] [ah oui, le sous-entendu : « les soldats, ce sont des braves gars, pas comme ces parisiens prétentieux ». Cela dit, j’admire personnellement leur courage, je le répète, mais je me méfie de cette façon de nous opposer, moi et eux]. Tout en se disant, qu’aujourd’hui, elle ne fait plus ni vainqueurs ni vaincus.
Soldat : on a l’habitude de partir dans des pays, et quand on revient, on a toujours gagné la guerre quoi.
Interviewer : et là personne n’est sûr de la gagner.
Soldat : personne n’est sûr. On fait ça pour rien, quoi. Le fait de se voir, d’être face à eux, et être incapables de faire quelque chose. Ça nous dégoûte quoi. Mais on n’a pas le choix, on est obligés d’épargner la population.
Interviewer : vous avez l’impression que c’est une guerre sans fin ? Ou vous aurez un jour le dessus ?
Soldat : Moi non personnellement, je pense qu’on n’aura jamais le dessus [bravo pour sa lucidité]
La voie (!): Abdu est sans illusions. Et c’est bientôt la fin de la mission pour le 3ème Rima qui va rentrer avec ses doutes. Dans deux semaines, Abdu, Mémès, Bogo, Tony, Gégé, Olivier, toute la section Forban 4 sera de retour à Vannes en Bretagne. La fin de l’année 2009 aura été la plus meurtrière depuis le début de la guerre pour les soldats étrangers, mais aussi, pour les civils afghans [je parie que là on est censés admirer la capacité de ces journalistes à remettre en cause la guerre ?].

Présentateur : Lucas Menget, vous êtes ici sur ce plateau, merci Lucas et bravo déjà pour ce… pour ce reportage. [Oui, tu aurais pu le dire, cette propagande] Alors, je ne peux m’empêcher de vous poser la question que vous avez vous-mêmes posée aux militaires que vous avez suivis. On entend, à un moment, le soldat Abdu, à un moment du sujet, dire que en gros, on ne sortira pas vainqueurs, de cette guerre. Est-ce que sur place, on a le sentiment que c’est une guerre effectivement perdue d’avance comme on se le dit depuis des années ?
Lucas : En tous cas, c’est une guerre qui n’aura ni vainqueur, ni vaincu, et c’est ce que ressentent les soldats sur place qui ressentent pour la première fois… Des soldats des armées occidentales savent qu’ils sont confrontés à un combat dont ils savent que c’est un combat qui peut durer extrêmement longtemps et que ce n’est pas qu’une solution militaire qui mettra fin à ce conflit. Et que ces solutions militaires doivent être accompagnées de négociations politiques, de processus diplomatiques, de faire rentrer l’Afghanistan dans un jeu plus complexe, avec le Pakistan voisin, avec l’Iran voisin aussi. Mais ils savent bien, ils ont pris conscience que, il ne suffit pas d’abattre des insurgés dans les montagnes pour gagner cette guerre. [alors là je suis parfaitement d’accord, en fait. Mais ça me gêne quand même qu’on parle de processus diplomatiques, pour finir par admettre que ça en reste néanmoins une guerre. Ça fait un peu penser à la Miss Clinton quand elle dit qu’il faut tâcher de maximiser le nombre d’alliés : on comprend bien qu’il s’agit en sous-entendu de parachuter dans le maximum de pays, des élites pro-occidentales soumises aux intérêts américains] Ils en ont tous conscience comme le dit Abdu effectivement : ce n’est pas eux seuls qui auront le dessus ; s’il y a une solution, elle ne viendra pas que d’eux. Ils sont là pour contenir, ils sont là pour essayer d’apporter de temps en temps des éléments de pacification dans une région, mais qu’ils vont pas gagner une guerre.
Présentateur : Justement, alors, comment font-ils au quotidien pour mener une guerre dont ils savent qu’elle est impossible à gagner ?
Lucas : Vous savez, l’armée elle obéit à des ordres, hein. L’armée n’est qu’une émanation de ce que euh nous sommes, une République, euh, qui décide à un moment qu’elle envoie des soldats pour contribuer en l’occurrence à la lutte contre le terrorisme, à la lutte pour la démocratie, on appelle ça comme on veut [oui, justement, c’est bien ça qui est dommage], mais ce qui se passe en Afghanistan, c’est une décision d’une coalition, emmenée par l’Otan, et les soldats ils appliquent des ordres. On leur dit : il faut aller à tel endroit parce qu’il y a des talibans, et que ces talibans empêchent dans telle vallée de travailler, ils y vont. Ils se posent pas la question à longueur de journée de savoir si la guerre elle est gagnable ou pas gagnable [les braves gens, vous devriez en prendre de la graine, bande de tire-au-flancs]. Ils font ce qu’on leur demande de faire, nous comme République, ils en sont l’émanation à l’étranger. [terme qui sous-entend : « nous sommes en démocratie ». Biensûr, notre Chef des armées n’a pas du tout, pour se faire élire en tant que tel, fait croire qu’il n’attaquerait jamais l’Afghanistan (pour finalement faire savoir une fois élu, que si c’était à refaire, il le referait). ] Après, ils ont évidemment leurs doutes. Et quand ils voient leurs amis, des soldats, tomber pour ce combat dont ils ne connaissent pas vraiment ni l’issue, ni l’enjeu, il commence à y avoir des questions au sein de l’armée. [« Ils ne peuvent pas être parfaits, les pauvres »]
Présentateur : Ni les tenants ni les aboutissants non plus, peut-être ?
Lucas : Oui certainement, ils se posent cette question, ça fait huit ans que ce conflit dure, en Afghanistan, euh… On leur dit : « vous allez vous battre contre le terrorisme ». La réponse classique de beaucoup de soldats quand on leur demande : « Mais pourquoi vous êtes là ? », c’est : « c’est pour empêcher qu’il y a des attentats dans le métro à Paris », mais … ça ne suffit pas. Au bout de huit ans, ça ne suffit plus [ben tu m’étonnes, huit ans qu’on n’a pas eu d’attentats, alors qu’on est censés être en guerre contre eux, c’est louche. Cassandre m’a fait très justement remarqué que je ne pouvais pas savoir, si ce n’était pas plutôt l’efficacité de nos services de renseignement qui faisait ça, j’avoue que c’est vrai, je ne peux pas savoir]. Il faut qu’il y ait autre chose. Par exemple, la mascarade de l’élection présidentielle afghane avec Abdullah qui se retire du second tour, Karzaï, qui finalement est désigné vainqueur de la présidentielle, ça contribue pas ni au moral des afghans évidemment, ni au moral des troupes qui sont là-bas, et à qui on dit : « vous vous battez pour cette démocratie ». [Bienvenue dans la démocratie, au passage]
Présentateur : alors, est-ce qu’ils ont peur ces jeunes ? Maximum 30 ans, on voit le retour au camp dans le sujet, ils décompressent, ils écoutent de la musique et… chacun mange on va dire, pas à sa faim mais…
Lucas : ah mais, les conditions de vie des soldats occidentaux sont excellentes. [super !]
Présentateur : est-ce qu’ils ont peur ?
Lucas : oui biensûr qu’ils ont peur. Ils ont peur de plus en plus puisqu’ils étaient habitués à des conflits dans lesquels en gros, quand un soldat français ou un soldat américain – mais là on parle de soldats français - sort une arme par exemple dans un pays africain, euh, la population autour ou l’ennemi se tait, recule. Aujourd’hui, c’est plus ça, la guerre elle a changé, c’est de la contre-insurrection, donc oui ils ont peur de leurs ennemis.
Présentateur : Merci Lucas Menget et c’est la fin de ce numéro de Reporters. Vous pouvez trouver la version longue de ce sujet sur notre site internet en français, en anglais et en arabe, elle dure 26 minutes, merci de nous être restés fidèles [y a pas de quoi]. Rendez-vous la semaine prochaine pour un autre grand reportage. Et en attendant, dormez bien, braves gens !

26 janvier 2010 00h46

♫ Panther ♪
Désolé pour mon caca nerveux. Il était gros, celui-là !!

26 janvier 2010 09h54

Segel
La propagande de guerre ne me surprend plus...

Ca m'évoque cette phrase de U2 :
"There's many lost, but tell me who has won"



Tiens il y'a un vrai journaliste, Michel Collon, certes belge mais qui fait son boulot :
http://www.michelcollon.info...

26 janvier 2010 10h03

♫ Panther ♪
Merci... Pas mal ce site...

Je l'ai déjà croisé parfois, mais n'ai pas le réflexe d'aller voir.
Il est vrai qu'il est belge, ça m'a fait un peu peur au début, mais finalement c'est vrai que malgré ça il fait les choses bien :-).

26 janvier 2010 10h10
modifiée
26 janvier 2010 10h11

Jean-Pierre ♫
"Dans une guerre, il n'y a ni vainqueur ni vaincu, juste des survivants".
Axel Corti (Welcome in Vienna)

26 janvier 2010 10h12

♫ Panther ♪
"Les vrais vaincus de la guerre, ce sont les morts". [Ernest Renan]

26 janvier 2010 10h13

Jean-Pierre ♫
"Et les vrais vainqueurs les marchands de canons." (moi)

26 janvier 2010 10h13

♫ Panther ♪
bien vu

"Il est regrettable pour l'éducation de la jeunesse que les souvenirs sur la guerre soient toujours écrits par des gens que la guerre n'a pas tués". [Louis Scutenaire- Mes Inscriptions]

"Dans ces choses appelées guerres, on a toujours moins à se plaindre de ceux qu'on tue que de celui pour lequel on se fait tuer". [Alphonse Karr]

26 janvier 2010 10h15
modifiée
26 janvier 2010 10h17

Jean-Pierre ♫
Il y a heureusement des exceptions : http://fr.wikipedia.org/wiki...

"La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas."
Paul Valéry

26 janvier 2010 13h11

Segel
J'encourage tous ceux qui sont sensibles à ça d'aller voir le monument aux morts de Gentioux-Pigerolles sur le plateau de Millevaches, seul monument aux morts pacifiste qui dénonce la connerie de la guerre.

Détail croustillant, il fut érigé en 1922, mais seulement inauguré officiellement dans les années 80.

Ca dit tout sur les valeurs de la République Française.
"Qu'un sang impur ..."

26 janvier 2010 13h39
modifiée
26 janvier 2010 13h48

Jean-Pierre ♫
"En bas de la colonne, un écriteau : « Maudite soit la guerre » est désigné par un enfant. C’est un orphelin habillé avec un sarrau, la blouse de l’écolier, en sabot avec sa casquette à la main; un visage triste ; il lève le bras le poing serré, en montrant les 58 noms gravés, comme s’il voulait dénoncer les responsables de la guerre de 14-18."

"En 1922, le monument est inauguré par les élus locaux et la population, mais la préfecture refusera d'être représentée. Ainsi le monument ne fut pas officiellement inauguré. Lors du passage des troupes devant le monument, lorsque celles-ci rejoignaient le camp militaire de La Courtine, ordre était donné à celles-ci de détourner la tête."

http://fr.wikipedia.org/wiki...

Cela dit, ce n'est pas le seul : http://fr.wikipedia.org/wiki...

26 janvier 2010 15h17

Hélène
Le monument aux mort là où habite ma mère, c'est une femme, et c'est écrit "morte de chagrin"

26 janvier 2010 15h57

Jean-Pierre ♫
Hé bé !
Ça c'est original !!!

26 janvier 2010 15h59

Hélène
je viens de voir que c'est dans le lien Wiki, tiens, je ne savais pas que c'était connu....

26 janvier 2010 18h38

Segel
Ma grand mère est morte de chagrin, d'avoir perdu son fils en Algérie.

26 janvier 2010 19h59

Hélène
L'Algérie fut une guerre ignoble.....

26 janvier 2010 23h20

Djabali
impressionnant ! Et tu as écrit tout ça à la main ?
En attendant, c'est un grand moment d'anthologie de propagande belliciste. Et quand je vois ou quand j'entends ces soldats prétendre qu'ils font attention aux enfants, j'ai envie de gerber. Ils traitent les enfants afghans comme on traiterait, en France, un animal domestique. J'ai passé la plupart des bombardements en Cisjordanie et à Gaza avec les enfants. Jamais, je dis bien jamais on ne pourra effacer les traces, le traumatisme de ces enfants, et je ne parle que du sentiment d'angoisse, que de la peur terrible d'entendre un bombardement ! La guerre a détruit quelque chose chez moi, quelque chose que je devais détruire afin de continuer. La guerre n'est pas une aventure. La guerre est une maladie. Comme le typhus. [Antoine de Saint-Exupéry]

26 janvier 2010 23h35
modifiée
26 janvier 2010 23h36

Djabali
Voilà quelques citations que je trouvais intéressante :
Il est regrettable pour l'éducation de la jeunesse que les souvenirs sur la guerre soient toujours écrits par des gens que la guerre n'a pas tués.
[Louis Scutenaire]
La guerre de 14-18 avait fait un civil tué pour dix militaires. La guerre de 39-40, un civil pour un militaire. Le Viêt Nam, 100 civils pour un militaire. Pour la prochaine, les militaires seront les seuls survivants. Engagez-vous !
[Coluche] Malheureusement, c'est vrai, les guerres font de plus en plus de victimes civiles, avec pour prétexte la protection des soldats ! À vomir...
La guerre est un crime en soi : La guerre, l'art de tuer en grand et de faire avec gloire ce qui, fait en petit, conduit à la potence.
[Jean Henri Fabre]
Nous sommes tous frères, le nationalisme est une connerie criminelle : Toutes les guerres sont civiles, car c'est toujours l'homme contre l'homme qui répand son propre sang.
[Fénelon]

27 janvier 2010 02h04

En voiture Simone
Mon père a vu son meilleur ami sauter sur une mine en Algérie

Aujourd'hui si on lui dit que la France est un pays en guerre, il risque de se moquer... voire de se fâcher

La France est un pays en paix actuellement, inutile d'insulter d'avantage ceux qui souffrent vraiment

Pour moi le débat est clos

Bonne fin de nuit

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