16 avril 2010 23h09
modifiée
17 avril 2010 08h46

♫ Panther ♪
Quiz histoire n°01 : quel est l'auteur de cette citation ?

Biensûr, Google et assimilés sont absolument i-n-t-e-r-d-i-t-s.
Vous devez uniquement faire fonctionner votre mémoire et votre raisonnement.

Voilà donc :

<<
Ce que j'ai fait jusqu'ici n'est rien encore. Je ne suis qu'au début de la carrière que je dois parcourir. Croyez-vous que ce soit pour faire la grandeur des avocats du Directoire, des Carnot, des Barras, que je triomphe en Italie? Croyez-vous que ce soit pour fonder une république? Quelle idée ! Une république de trente millions d'âmes! Avec nos mœurs, nos vices, où en est la possibilité ? C'est une chimère dont les Français sont engoués, mais qui passera comme tant d'autres. Il leur faut la gloire, les satisfactions de la vanité ; mais de la liberté!... Ils n'y entendent rien. Voyez l'armée! Les victoires que nous avons remportées ont déjà rendu le soldat français à son véritable caractère. Je suis tout pour lui. Que le Directoire s'avise de vouloir m'ôter le commandement et il verra s'il est le maître. Il faut à la nation... un chef illustré par la gloire et non par des théories... des phrases, des discours d'idéologue.
Qu'on leur donne des hochets, cela leur suffit ; ils s'en amuseront et se laisseront mener, pourvu cependant qu'on dissimule adroitement le but vers lequel on les fait marcher. Quant à votre pays, M. de Nezli, il y a encore moins qu'en France d'éléments de républicanisme, et il faut encore moins de façons avec lui... Nous en ferons tout ce que nous voudrons. Mais le temps n'est pas encore arrivé : il faut céder à la fièvre du moment, et nous allons avoir ici une ou deux républiques de notre façon. Monge nous arrangera cela. En attendant, j'en ai déjà fait disparaître deux du territoire de l'Italie, et quoique ce fussent des républiques bien aristocratiques, c'était encore là qu'il y avait le plus d'esprit public et d'opinions arrêtées ; nous en aurions été bien embarrassés par la suite. Au surplus, j'y suis résolu, je ne rendrai ni la Lombardie, ni Mantoue à l'Autriche. Je lui donnerai en contrepartie Venise et une partie du territoire de Terre-Ferme de cette vieille République.
>>

Voilà au moins trois indices pour faire fonctionner vos neurones.

Question subsidiaire : que vous inspire cette citation ?

17 avril 2010 00h05

gonzo
ha.
sans trop réfléchir.
Napoléon.
ça m'étonne pas trop de lui.
il ne crois pas aux utopies

et sait se servir habillement de sont entourage.
a ses fins

17 avril 2010 08h59

DAME Miette
ça m'inspire :
- que l'on a traduit ses pensées en clair car il ne savait pas écrire( je parle d'ortho )
- que l'espoir fait vivre...pas longtemps
- que la gloire est éphémère bien que les ambitieux la croient éternelle
- que toute dictature a une fin

.que je n'aime pas ce petit bonhomme .
.

17 avril 2010 09h04
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17 avril 2010 09h09

♫ Panther ♪
Bravo Gonzo, je te donne 10 points (quoiquoi ? On peut pas donner 10 points ici ? Je m'insurge).

En effet, Napoléon n'était pas encore à l'époque ni Empereur, ni Consul. Il n'était encore que Général. Mais il avait déjà compris qu'il avait un rôle central dans la Révolution (il avait même tout compris, je crois). L'éclat de ses victoires redonnait le moral aux français, fatigués et désabusés par 10 ans de guerre civile, de Terreur et d'instabilité politique ; et réconciliait le nationalisme français à l'esprit révolutionnaire.

Si l'on ajoute qu'il avait l'armée (fidèle et dévouée) de son côté, il avait donc deux atouts de taille par rapport au pouvoir officiel de l'époque, c'est-à-dire le Directoire. Il a très vite compris la passion des français pour la victoire militaire. Et paradoxalement, c'est sa dictature qui a le mieux permis d'enraciner les principes républicains dans l'administration française (peut-être plus dans l'administration que dans les consciences d'ailleurs, car les français ont bien assumé leur rôle de mouton).

Il a su utiliser au moins deux leviers pour gagner la confiance des français : les victoires militaires donc, sans lesquelles il n'a aucun pouvoir; et quand il parle des hochets, je pense qu'il parle de la passion des français pour les "avantages sur le voisin". Napo a très vite recréé une aristocratie très ressemblante à l'ancienne, à la seule différence qu'on n'y montait pas les échelons par la naissance mais par le mérite (et la flatterie). Et l'administration dévouée qui résultait de ce principe lui a bien servi.

@ Valery : désolé.
@ Miette : nous sommes d'accord. Concernant le premier tiret, il semble que ce soit Miot de Mélito qui dans ses Mémoires, raconte le jour où il se promenait dans les jardins de Montebello avec M.de Nezli et le Général d'Italie : Manuel Rpublicain - Jules Barni - Google Livres Nous sommes donc contraints de faire confiance à la mémoire de Mr.Miot de Mélito.

17 avril 2010 09h09

av
Cela m'inspire que quand un homme a le pouvoir toutes les raisons lui sont bonnes pour en avoir d'avantage .Il faut être vigilant à chaque instant et nous sommes sur la planche savonnée en train de glisser du mauvais coté de la démocratie et de la liberté .

17 avril 2010 09h12
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17 avril 2010 09h14

♫ Panther ♪
Nous sommes d'accord av. La liberté et la démocratie ne sont jamais acquises, il faut sans cesse les (re)conquérir.

17 avril 2010 10h10

Jean-Pierre ♫
La liberté ne s'use que s'y l'on ne s'en sert pas.
(inspiré du Canard Enchaîné)

17 avril 2010 10h13

♫ Panther ♪
Bien dit Jean-Pierre.... C'est comme les muscles, il faut les entraîner . Avec un petit peu d'exercice quotidien par précaution sanitaire.... .

17 avril 2010 10h19

♫ Panther ♪
Tant que j'y suis, je viens de trouver deux citations "marrantes" à ce sujet :

-l'une, prémonitoire, de Robespierre : « Dans les temps de troubles et de factions, les chefs des armées deviennent les arbitres du sort de leur pays et font pencher la balance en faveur du parti qu’ils ont embrassé. Si ce sont des César ou des Cromwell ils s’emparent eux-mêmes de l’autorité. » http://www.paperblog.fr/2390...

-l'autre, qui montre bien encore une fois, le caractère de Napoléon (et semble indiquer que la citation de Miot de Mélito n'est pas exagérée) : « "Réprimez un peu les journaux, faites-y mettre de bons articles, faites comprendre aux rédacteurs du "Publiciste" et des "Débats" que le temps n'est pas éloigné où je les supprimerai avec tous les autres et n'en conserverai qu'un seul. Mon intention est donc que vous fassiez appeler les rédacteurs du "Journal des débats", du "Publiciste", et de la "Gazette de France" [...] pour leur déclarer que, s'ils continuent à alarmer sans cesse l'opinion, leur durée ne sera pas longue; que le temps de la révolution est fini, qu'il n'y a plus en France qu'un seul parti; que je ne souffrirai jamais que les journaux disent ni fassent rien contre mes intérêts; qu'ils pourront faire quelques peits articles, où ils pourront mettre un peu de venin, mais qu'un beau jour, on leur fermera la bouche". » http://passion-histoire.net/...

Tiens au fait... (ose-je?), ça me rappelle quelqu'un. Radio Télévision Suisse - rts.ch

17 avril 2010 10h42
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17 avril 2010 10h44

Jean-Pierre ♫
Le Parti de l'Étranger, c'est l'Anti-France !
(Pauvres Suisses, ils ne connaissent même pas le nom de leur chef d'État... C'est pas comme nous !)

17 avril 2010 11h14

Djabali
« je triomphe en Italie », c'est Bonaparte

17 avril 2010 19h07

♫ Panther ♪
Oui... suite à cette citation, on comprend mieux ce qui a pu inspirer Tocqueville, dans ce passage que je ne cesse de copier/coller dans l'auberge (à vrai dire, ça ne fera que la troisième fois, si j'exclue le nombre de fois où je n'ai laissé qu'un lien) :

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Tocqueville : en démocratie, le goût excessif des jouissances matérielles affaiblit la force morale des citoyens

"" Il y a un passage périlleux dans la vie des peuples démocratiques.
Lorsque le goût des jouissances matérielles se développe chez un de ces peuples plus rapidement que les lumières et que les habitudes de la liberté, il vient un moment où les hommes sont emportés et comme hors d'eux même, à la vue de ces biens nouveaux qu'ils sont prêts à saisir. Préoccupés du seul soin de faire fortune, ils n'aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d'eux à la propriété de tous. Il n'est pas besoin d'arracher à de tels citoyens les droits qu'ils possèdent ; ils les laissent volontiers échapper eux-mêmes. (….)

Si, à ce moment critique, un ambitieux habile vient à s'emparer du pouvoir, il trouve que la voie à toutes les usurpations est ouverte. Qu'il veille quelque temps à ce que tous les intérêts matériels prospèrent, on le tiendra aisément quitte du reste. Qu'il garantisse surtout le bon ordre. Les hommes qui ont la passion des jouissances matérielles découvrent d'ordinaire comment les agitations de la liberté troublent le bien-être, avant que d'apercevoir comment la liberté sert à se le procurer ; et au moindre bruit des passions politiques qui pénètrent au milieu des petites jouissances de la vie privée, ils s'éveillent et s'inquiètent ; pendant longtemps, la peur de l'anarchie les tient sans cesse en suspens et toujours prêts à se jeter hors de la liberté au premier désordre.

Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c'est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Il ne s'ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu'elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l'ordre est déjà esclave au fond de son cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l'homme qui doit l'enchaîner peut paraître. (…)

Il n'est pas rare de voir alors sur la vaste scène du monde, ainsi que sur nos théâtres, une multitude représentée par quelques hommes. Ceux-ci parlent seuls au nom d'une foule absente ou inattentive ; seuls ils agissent au milieu de l'immobilité universelle ; ils disposent, suivant leur caprice, de toutes choses, ils changent les lois et tyrannisent à leur gré les mœurs ; et l'on s'étonne en voyant le petit nombre de faibles et d'indignes mains dans lesquelles peut tomber un grand peuple."" Tocqueville (1805-1859)

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Or si la révolution a si bien prospéré, c'est d'abord, et au-delà de ses idéaux, parce qu'elle a su protéger les intérêts bourgeois mieux que ce que n'en proposait le royalisme. Si ce dernier avait proposé une offre "supérieure" à celle des Lumières de la Raison, nous payerions la taille et la gabelle au roi plutôt que les impôts au Trésor Public (n'est ce pas Djabali ?). La principale arme de la Révolution, furent d'ailleurs les assignats.
(revente des biens du clergé : http://fr.wikipedia.org/wiki... )

Et quand Napoléon parle des "hochets", il fait référence aux mêmes choses que Tocqueville : il connaît très bien les hommes, leur volonté d'exhiber un cran de supériorité sur le voisin, c'est pourquoi il a créé une administration très hiérarchisée mais fondée sur le mérite, et des grandes écoles, où l'on puisse passer plus de temps à épater la galerie des relations proches que réellement défendre l'héritage des Lumières. Et finalement, ce fut le meilleur moyen de mettre fin à la Révolution, de donner une assise durable à ses administrations, comme je l'ai dit.

Tocqueville a très bien étudié, le monde qui lui est contemporain et, nous livre une réflexion très juste qui reste à la fois universelle et complétement d'actualité.

17 avril 2010 19h28

Djabali
tout à fait d'accord spring panter ! Ce n'est pas pour rien que je suis avec virulence un anti-révolutionnaire ! La gueuse n'a fait que remplacer à la tête de l'État l'aristocratie par la bourgeoisie. Celle-ci, une fois installée, a développé dans la société tout son potentiel, transformant les structures sociales afin que toute la pyramide travaillât pour ses intérêts. Franchement, j'aurais préféré la taille et la gabelle, au moins cela ne se montait pas à plus de 60 % des revenus...

17 avril 2010 20h12
modifiée
17 avril 2010 20h19

♫ Panther ♪
Euh.... c'est qui la gueuse ?

Pour ce qui est du royalisme et du révolutionnarisme, mon cœur balance entre les deux. L'héritage révolutionnaire et l'héritage monarchique se partagent mon être, je reconnais à la fois l'un et l'autre comme parts constituantes de ce que j'ai gardé de mon éducation.

Pour le révolutionnarisme, ce qui me gêne est moins ce qu'il nous a laissé (je suis finalement optimiste sur l'avenir, et sur ce qu'il peut advenir de mal à cette pyramide d'intérêts) et que tu mentionnes à juste titre, que le processus révolutionnaire lui-même : A propos de révolution, que pensez-vous de ces quelques citations ?
(voir notamment la dernière citation)

17 avril 2010 20h36

Djabali
la gueuse ? c'est la république, évidemment

17 avril 2010 20h39

♫ Panther ♪
Merci pour la précision.

17 avril 2010 20h42

Djabali
je t'en prie

20 avril 2010 00h19

Papy-Baby-seaters
j'abandonne vous trop fort pour moi, dernier de la classe en histoire.

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