12 septembre 2011 00h13
modifiée
12 septembre 2011 00h36

Tony Truand
Un exemple machiavélique de connivence entre la gauche et la droite pour tromper le peuple pendant la révolution française.

Voici ce que je lis dans le premier tome de l'"histoire des girondins" de Lamartine (recopié mot-à-mot) :

Malouet, membre éloquent et habile du côté droit, s'entendait avec Barnave. Un plan de modification à la constitution avait été arrêté entre ces deux hommes, ennemis hier, alliés aujourd'hui. [...bla bla sur la transcendance du destin des nations...] Malouet fit part aux principaux membres du parti royaliste du plan combiné avec Barnave. Voici en quoi ce plan consistait : Malouet serait monté à la tribune, et, dans un discours véhément et raisonné, il aurait attaqué tous les vices de la constitution; il aurait démontré que si ces vices n'étaient pas corrigés par l'Assemblée la constitution au serment du roi et du peuple, c'était l'anarchie qu'on allait jurer. Les trois-cents membres du côté droit devaient appuyer de leurs applaudissements les accusations de leur orateur.

Barnave alors aurait demandé à répondre, et, dans un discours irrité, il aurait vengé la constitution des invectives de Malouet, tout en convenant cependant que cette constitution, improvisée au feu de l'enthousiasme d'une révolution et sous le coup des circonstances les plus orageuses, pouvait avoir quelques imperfections dans certaines de ses parties; que la réflexion et la sagesse de l'Assemblée pouvaient remédier à ces vices avant de se séparer, et qu"entre autres améliorations à apporter à cette œuvre on pourrait retoucher aux deux ou trois articles où les attributions du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif avaient été mal définies, de manière à restituer au pouvoir exécutif l'indépendance et l'action indispensables à son existence. Les amis de Barnave, de Lameth et de Duport, ainsi que tous les membres du côté gauche, moins Robespierre, Pétion, Buzot et les républicains, auraient bruyamment approuvé l'orateur. On aurait nommé à l'instant une commission spéciale de révision des articles concédés.

Cette commission aurait fait son rapport avant la fin de la législature, et les trois-cents voix de Malouet, s'unissant aux voix constitutionnelles de Barnave, auraient assuré la majorité aux amendements monarchiques qui devaient restaurer la royauté.


(Finalement, la droite ne consentit pas à la manoeuvre.)

12 septembre 2011 00h24

Segel
Démocratie : mot conçu pour que le peuple se croit libre.

LEUR démocratie, c'est celle où une grosse majorité doit travailler pour une petite minorité.
Quelle liberté en réalité ?

12 septembre 2011 00h28

Tony Truand
Segel, je crois que la démocratie participative, c'est une bonne idée. Mais c'est bien de la démocratie.

12 septembre 2011 00h29
modifiée
12 septembre 2011 00h30

Segel
démocratie participative

Cette locution me fait hurler.
Car elle sous-entend que celui qui l'emploie n'a pas compris le sens (théorique) de démocratie, à savoir pouvoir au peuple.

La démocratie est participative par essence ... voire bien plus.
Enfin la démocratie des grecs.

12 septembre 2011 00h32

Tony Truand
C'est vrai que c'est un pléonasme de rajouter "participative", tu as entièrement raison, mais c'est pour la distinguer de l'actuelle..L'expression est employée par les indignés, qui la réclament.

12 septembre 2011 00h34

Segel
C'est un débat que j'ai actuellement sur leur forum justement.

Certains avancent la formule posée par Lincoln :
"le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple".

Mais bon ... j'adhère pas.

J'en reste à pouvoir au peuple.
Et encore je fais un compromis, dans le sens où en théorie je serais plutôt favorable à ce qu'on abatte systématiquement toute forme de pouvoir, en tout cas se revendiquant comme telle.

12 septembre 2011 00h35

Tony Truand
Tout pouvoir est un abus de pouvoir.

12 septembre 2011 00h42
modifiée
12 septembre 2011 01h01

Segel
Bah quelque part oui, mais bon, à partir du moment où on exerce un rôle dans une chaîne alimentaire, notamment de prédation, on exerce aussi une forme de pouvoir.



La vraie question ce serait donc plutôt quel pouvoir est acceptable, et quel pouvoir ne l'est pas. Vaste sujet ...

12 septembre 2011 15h29

abra
Tony, tu n'as pas conclu sur une note ironique comme sur mac do

Sinon comment le peuple peut-il revendiquer le pouvoir... sans pouvoir ?
On en vient logiquement à la question de l'indien : quel pouvoir est acceptable, et quel pouvoir ne l'est pas

12 septembre 2011 22h14

Segel
Est-il acceptable, par exemple, d'envoyer plusieurs millions de jeunes hommes aller s'entretuer ?
Pour moi la réponse est évidente.

Malheureusement, elle n'est pas évidente pour tout le monde.
C'est dire d'où on part.

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