26 juillet 2012 01h04
modifiée
26 juillet 2012 02h12

Lili ...
Quels sont les contes qui vous ont nourris enfants ?

J'avais apprecié celui-ci :

Un tailleur de pierre se rendait tous les jours au pied d'un grand rocher de la montagne pour en détacher des fragments dont il faisait des pierres tombales ou des murs de maisons. Il connaissait toutes les sortes de pierres et leurs différentes utilisations, et comme c'était un excellent artisan, sa clientèle était nombreuse et assidue. Ainsi, pendant longtemps, il vécut heureux, ne souhaitant rien de plus que ce que la vie lui accordait.
Or, dans la montagne vivait un génie qui, de temps en temps, apparaissait aux hommes pour les aider de toute sa puissance.
Le tailleur de pierre n'avait jamais vu ce génie et quand les gens en parlaient devant lui, il haussait les épaules parce qu'il ne voulait pas croire à son existence.
Un jour, le tailleur de pierre se rendit chez un riche seigneur des environs pour lui livrer une pierre tombale, et les merveilles qu'il aperçut dans le palais l'empêchèrent désormais de dormir. Du jour au lendemain, son travail lui parut pénible, sa vie terne et sans joie.
- Ah, si j'étais riche, pensait-il, je dormirais dans un lit à baldaquin orné de soie brodée, frangée d'or, et comme je serais heureux!
Une voix lui répondit :
- Ton vœu a été entendu. Tu seras aussi riche que tu l'as souhaité!
En entendant cette voix, le tailleur de pierre s'arrêta de travailler et regarda autour de lui. Mais il ne vit personne. Croyant être le jouet d'une illusion, il ramassa ses outils et prit le chemin du retour car il n'avait plus de cœur à l'ouvrage.
En arrivant devant sa maison, il s'arrêta, ébahi. A la place de la petite hutte, où il avait vécu, s'élevait un palais magnifique, orné de meubles précieux et d'un lit splendide, exactement semblable à celui qu'il avait tant admiré.
Le tailleur de pierre laissa éclater sa joie. Il entra dans le palais et y vécut en jouissant de ses richesses. Il oublia bientôt la pénible existence qu'il avait menée jusqu'alors.
L'été commençait à peine et déjà le soleil impitoyable brûlait la terre. Un matin, la chaleur était telle que le tailleur de pierre décida de passer la journée dans son palais, derrière des volets clos. Comme de sa fenêtre il observait le trafic de la rue, une petite voiture vint à passer, traînée par des laquais vêtus de costumes bleu et or. Dans la voiture, un prince était assis. Un laquais tenait au-dessus de sa tête une ombrelle pour le protéger du soleil.
- Ah, si j'étais prince, soupira le tailleur de pierre, je roulerais en carrosse et je serais protégé du soleil par une ombrelle de soie: comme je serais heureux!
Le génie de la montagne répondit :
- Ton vœu a été entendu. Tu seras prince.
Et il devint prince. Son fauteuil fut précédé d'une compagnie de soldats et suivi d'une autre, et des laquais en livrée rouge et or le portaient tandis qu'un autre laquais le protégeait des rayons du soleil en tenant au-dessus de sa tête l'ombrelle de soie qu'il avait tant désirée. Tout était selon ses plus chers désirs. Mais il n'était pas encore content. Regardant autour de lui, il vit que les pelouses de son jardin, pourtant copieusement arrosées, séchaient au soleil et que, malgré l'ombrelle, son visage brunissait un peu plus chaque jour. Alors, en colère, il s'écria :
- Le soleil est plus fort que moi! Ah si seulement j'étais le soleil!
Le génie de la montagne lui répondit :
- Ton vœu a été entendu. Tu seras le soleil !
Et il devint le soleil, fier et tout-puissant. Il darda ses rayons vers la terre et vers les cieux. Et sur la terre tout se dessécha, les arbres et les plantes, les visages des riches comme ceux des pauvres. Il se plaisait à manifester sa puissance, et son orgueil ne connaissait plus de bornes. En contemplant la grande sécheresse qui ravageait la terre, il se sentait le plus fort.
Mais, lorsqu'un nuage passa devant lui, protégeant la terre, la colère le saisit à nouveau :
- Un nuage peut vaincre mes rayons? II est donc plus fort que moi? Ah, si j'étais nuage, c'est moi qui serais le plus fort!
Le génie de la montagne lui répondit :
- Ton vœu a été entendu. Tu seras nuage.
Et il devint nuage, flottant entre le soleil et la terre, et retenant les rayons meurtriers, à sa grande joie, la terre se couvrit de verdure et de fleurs.
Après avoir joui de sa victoire, il voulut exercer aveuglément son pouvoir. Pendant des jours et des semaines, il versa de la pluie, faisant déborder les fleuves, inondant les rizières, saccageant villes et villages sous des torrents d'eau. Seuls les rochers de la montagne demeuraient impassibles. Le nuage, en les voyant toujours aussi calmes et majestueux, s'écria :
- Le rocher est donc plus fort que moi? Ah, si seulement j'étais un rocher!
Le génie de la montagne lui répondit :
- Ton vœu a été entendu. Tu seras rocher.
Et il devint rocher, fier et majestueux, méprisant l'ardeur du soleil aussi bien que la pluie.
- Je suis vraiment très fort, se dit-il satisfait. Cependant, un jour, il entendit un bruit curieux et, regardant à ses pieds, il vit un tailleur de pierre qui l'attaquait avec un pic ! Et au moment où il le regardait travailler, un énorme bloc de pierre se détacha et alla rouler dans la plaine. Dans sa colère, le roc s'écria :
- Un faible enfant de la terre est plus fort que moi! Ah, pourquoi ne suis-je pas un homme!
Le génie de la montagne lui répondit :
- Ton vœu a été entendu. Tu redeviendras un homme.
Et il redevint un homme. Il reprit le métier de tailleur de pierre. Il se rendit tous les jours au pied d'un grand rocher de la montagne pour en détacher des fragments. Il en faisait des pierres tombales et des murs de maisons. Il allait les vendre aux riches et aux princes, bravant le soleil et la pluie. Le soir, il quittait la montagne pour rentrer dans sa petite hutte. Sa couche était dure et sa table peu garnie, mais il avait appris à s'en contenter, et il ne songea plus à être autre chose que ce qu'il était.

26 juillet 2012 08h57

gonzo
je n'ai pas trop été nourri du monde extérieur étant enfant.
menfin.

il n'est jamais trop tard pour découvrir

26 juillet 2012 09h18

Hélène
Bonjour! Je l'aime bien celui-ci!
En choisir un, particulièrement....je ne sais pas!
Ma mère, tous les soirs, nous lisait une histoire ou un conte avant d'éteindre la lumière pour dormir. J'ai du en entendre des dizaines.
J'aimais beaucoup l'histoire de Heïdi, mais ce n'est pas un conte...

26 juillet 2012 09h32

Pépé le Moko
Je connaissais ce conte aussi mais il ne faisait pas partie des contes que me lisait ma mère. Le plus vieux souvenir que j'aie concerne "Jeanjean et le haricot magique" mais sinon, j'ai eu droit aux classiques d'Andersen, de Perrault, etc.

Heïdi, je regardais ça à la télé quand j'étais môme. "Dans la montagneu jolie-eu..."

26 juillet 2012 09h39

Hélène

Perso, c'était plutôt en livre que j'ai connu Heïdi, nous n'avions pas la télé.
Des contes (je suis en train de réfléchir en buvant mon ptit café...), pfiou...les grands classiques me plaisaient (type Blanche neige, le petit poucet, ou Cendrillon), mais il y en a tellement d'autres! Le haricot magique, j'aimais bien aussi.
Un que je n'aimais pas, c'est "Barbe bleue".

26 juillet 2012 11h00
modifiée
26 juillet 2012 11h01

jamydefix
Holala Lili drôlement chouette ce conte
Je ne connaissais pas.
Bein moi aussi je n'ai eu droit qu'aux vieux classiques, du genre Petit chaperon rouge etc...
Avec parfois de belles et impressionnantes reliures datant du début du siècle.

26 juillet 2012 11h06

TOTOCACA
trop bien celui la
pareil classique pierre et le loup hendersen and co

26 juillet 2012 23h25

Lili ...
LN, t'as eu le gros bouquin de Heidi ? Moi c'est ma tante qui nous le lisait le mercredi après-midi.
Barbe bleue et le petit poucet, ça me faisait flipper.

J'ai essayé de retrouver en vain un disque que j'avais ... ma mère bossait, c'est le mange disque qui nous racontait les histoires sur de la musique classique.
Qu'est-ce que j'ai pu pleurer sur le vilain petit canard accompagné d'Albinoni
Vidéo YouTube

26 juillet 2012 23h33

Hélène
Oui, le gros bouquin avec de belles illustrations. même ma mère avait la larme à l'oeil, et moi, je pleurais à chaudes larmes quand Heïdi était obligée de vivre en ville et de quitter son grand-père et ses amis de la montagne!. (sans dec, c'est émouvant ce livre!)

Je crois que c'est tiré d'une histoire vraie qui ce passait en Autriche.

Les contes ont un autre sens. (souvent porteurs d'une morale)
je viens de terminer un très bon livre "que dîtes-vous après avoir dit bonjour" d'Eric Berne. dans un des chapitre, il aborde les contes et ce qu'ils signifient dans nos comportements adultes, comment ils peuvent nous avoir influencés. très bon bouquin. je le conseille.

27 juillet 2012 00h04

Lili ...
Je pense aussi que les contes participent à l'éducation des enfants, faut voir toutes les filles qui continuent à rêver au prince charmant tout en se sacrifiant ... certainement une influence de la petite sirene.

Veille-t-on suffisamment à ce qu'on raconte aux enfants ?

Eric Berne, on verra plus tard ... j'ai déjà tant de choses à lire

27 juillet 2012 00h11

Tony Truand
J'aime beaucoup les contes, je les lis avec plaisir, et trouve dommage de les laisser aux enfants.

(Voici dans un tout autre genre un conte de La Fontaine :)

Soeur Jeanne ayant fait un poupon,
Jeûnait, vivait en sainte fille;
Etait toujours en oraison;
Et toujours ses soeurs à la grille.
Un jour donc l'abesse leur dit :
Vivez comme soeur Jeanne vit,
Fuyez le monde et sa séquelle.
Toutes reprirent à l'instant :
Nous serons aussi sage qu'elle,
Quand nous en auront fait autant.

27 juillet 2012 01h38

Pépé le Moko
Très sympa ton petit fabliau Tony

J'aime beaucoup les contes, je les lis avec plaisir, et trouve dommage de les laisser aux enfants.
J'adore les contes mais je lis aujourd'hui plus les contes et légendes régionaux que des contes classiques ou modernes.
C'est un genre super qui flatte mon imaginaire

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