25 octobre 2012 10h06

Segel
La nourriture biologique est-elle un luxe accessible seulement aux riches ?

http://www.agoravox.fr/tribu...

25 octobre 2012 11h36

lurette
Très belle réalisation.

Pas accessible seulement aux riches, mais à ceux qui ont de la place, et du temps ..
Pour les citadins, il faut autre chose, style potagers sur le toit ou collectifs (là aussi, il faut du temps) ou autres solutions dont on a déjà parlé mille fois.

25 octobre 2012 11h55

R.WOLF
J' échange volontiers grand jardin (20 ares de bois-20 ares de jardin) contre petit appart en ville (pas de bol je ne suis pas propriétaire du petit coin de paradis). Quand tout va bien, la campagne c' est super, quand ça va pas la ville c' est pas top non plus. Bon, reste la mer peut-être.
J' ai une allergie sinon, aux mots bio, permaculture et tout ces trucs. Voila!

25 octobre 2012 12h19

Segel
C'est un peu à toi que je pensais en lançant cette discussion.
D'où te vient donc cette allergie Wolf ?

25 octobre 2012 12h35
modifiée
25 octobre 2012 12h38

R.WOLF
Peut-être parce que j' ai un problème avec la vie elle-même et la femme en particulier (vie et femme sont des mots du genre féminin).
Et que je me suis défendu de ceci par le refuge dans l' artificiel ; aussi bien la pensée, que l' usage de matériaux tous différents (de la photo (chimie) aux pierres et à l' argent (nature, sauf traitements concernant l' argent en tout cas), de la médecine aussi).
Mon prof de yoga disait que les homosexuels avaient en général un problème avec la nourriture, ce qui relève de la conception freudienne relativement. A savoir qu' "on" aurait un problème avec les femmes en général, ce qui est relativement vrai, relativement faux ; les hommes hétéros ont aussi, que ça leur plaise ou pas (sauf Gonzo bien sur, lol!) un problème avec les nanas. Bon, le gars avait été viré entre temps. Mais il n' était pas con (je n' aurais jamais travaillé avec lui si ça avait été le cas).
La nature étant ici apparentée à la femme, tour à tout amante, aimante, tour à tour, ennemie.
Il faudrait discuter avec des vieux paysans, vite tant qu' il en reste, je suis certain qu' ils n' aimaient pas tant la nature que ceux-la aujourd' hui issus d' une culture plus citadine.

A toute question simple, il faut parfois s' attendre à une réponse complexe, chez moi en tout cas.
Pour moi, la nature (ici en tout cas) est devenue hostile, autant que la ville. C' est pourquoi dès que je pourrai j' irai ailleurs.

25 octobre 2012 12h39

Segel
Mais l'erreur n'est-ce pas à la base de considérer "la nature" comme une entité extérieure ?

25 octobre 2012 12h56

R.WOLF
Oui. Mais, plus ma génération que la tienne d' ailleurs, quoi q ue les dommages à l' environnement continuent de plus belle), a été élevée avec l' idée que la nature était quelque chose à combattre, domestiquer, civiliser.
On sait le résultat. Cette façon de faire issue d' une culture, a évidemment une influence sur l' individu.
Mais cultiver ici n' a rien de très rigolo, il faut être très disponible, ce n' est pas du tout mon cas.

25 octobre 2012 13h02

Segel
Mais cultiver ici n' a rien de très rigolo, il faut être très disponible, ce n' est pas du tout mon cas.
Ne t'inquiète pas, j'ai le même problème.
Mais c'est précisément un aspect que la permaculture traite : action mini => production maxi.
J'ai par exemple l'intention, lorsque j'aurais enfin un terrain à moi, d'y planter un grand nombre d'arbres fruitiers. C'est une façon très efficace de cultiver sans travailler ...

Mais, plus ma génération que la tienne d' ailleurs, quoi q ue les dommages à l' environnement continuent de plus belle), a été élevée avec l' idée que la nature était quelque chose à combattre, domestiquer, civiliser.
Là est le fond du problème de beaucoup de gens.
Je discutais hier avec un dirigeant de Vigilance OGM qui m'expliquait qu'ils avaient l'intention d'essayer de déconnecter les lycées agricoles du ministère de l'agriculture.
La raison est simple : comment se dégager de cette philosophie productiviste sinon en cessant de considérer que les anciens modèles sont la seule façon viable de faire.

25 octobre 2012 15h34

R.WOLF
C' est bien les fruitiers. De beaux arbres en plus. Ce serait que moi, j' aurais un verger plutôt qu' un bois. Quand je pense que plein de gens n' ont même pas une terrasse.

La philosophie productiviste? Sans doute ça va encore continuer, mais d' autres modèles vont se développer aussi.
Parfois j' ai la vision d' un monde qui se sépare en deux. Pourra-t-il coexister longtemps sans qu' un des modèles ne s' impose à l' autre (dans ce cas ci, c' est le plus respectueux de l' humain qui devrait le faire_néanmoins, on est ici dans l' absurde, combien de paysans n' ont ils pas étés chassés des campagnes et donc devrait y revenir, sans compter que ce ne seront plus les mêmes?).

25 octobre 2012 18h20
modifiée
25 octobre 2012 18h24

Tinou70
Que de rêves !!! J'ai des fruitiers, j'ai du terrain, je suis une femme, je suis crevée !

Je vous lis, surtout toi @Wolf... Ma terrasse fait 6000m2 et je regarde la nature par la porte-fenêtre... C'est l'enfer vert !!! C'est vrai que de temps en temps y'a des rosés dans la prairie, les noix & noisettes abondent en ce moment mais la récolte de feuilles mortes est abondante, l'herbe montante est favorisée par l'humidité du brouillard matinal conjuguée avec un soleil d'été indien assez chaud ... J'ai pris le parti de ne pas récolter les pommes plus que je ne peux en manger, les oiseaux s'en chargent et je les regarde !

Wolf... combien de paysans n' ont ils pas étés chassés des campagnes et donc devrait y revenir, sans compter que ce ne seront plus les mêmes?...
Un paysan ne quitte jamais sa terre ! Si il le fait il ne revient jamais ! Forcément ce ne sera pas les mêmes, ils seront morts ! T'es vraiment de la ville, toi !!!!!!!!!!

25 octobre 2012 19h16

R.WOLF
Ben oui, quand je suis arrivé ici, il y a douze ans, j' ai cru que tout irait bien, puis la dépression s' est emballée et puis pfuiit, plus rien, ni force, ni santé, pas d' bagnole en plus, et rouler en scooter ici (j' en ai, que j' emploie un peu en été, de mai à fin octobre disons).
Clair que j' étais vraiment de la ville.
J' avais des projets, pas le fric qui allait avec et qui m' a vite été refusé, de toutes façons en regardant en arrière, je me suis dit que c' était pas réalisable, il aurait fallu être deux ou trois et comme m' entendre avec les gens, hum, passons, sans compter les qualités que je n' ai pas vraiment, la patience, la constance, la persévérance (je suis plutôt une tête en l' air .. qui n' en fait qu' à sa tête, une girouette c' est rien à côté).
Restent les pelouses à tondre entre deux averses (ou huit jours de pluie). Alors je sais bien, c' est débile, je manque de vitamine C et en pleine cambrousse, pas un fruit, pas un légume.
Et des gens n' ont même pas un bout de jardin.
Partir d' ici dès que possible, encore faut il que j' arrive jusque là ; pas gagné du tout ce truc.

25 octobre 2012 21h00

Tinou70
Partir d' ici dès que possible

C'est ce que je voulais vraiment il y a 7 ans !!! Partir pendant que j'en avais encore la force afin de rejoindre le seul qui mérite toute mon attention, d'autres n'ont pas voulu, accepté et je suis là inerte ...

J'aime pas l'automne, si je respire encore au printemps je déménage les deux mains dans les poches puisque je ne pourrais pas faire autrement mais je partirai d'une manière ou d'une autre,
encore faut il que j' arrive jusque là ; pas gagné du tout ce truc.

25 octobre 2012 21h15

R.WOLF
Pour garder de la force, il faut user de stratégies. J' ai les miennes. Mais elles ne te conviendront pas et puis il faut trouver ce qui va à soi, l' un n' est pas l' autre.

Moi le plus dur c' est maintenant, décembre j' aime bien jusqu' au 25 (Le 24 et 25 je déguste, comme pas mal de gens seuls mais je touche plus trop à ce plat la, le 30 j' ignore superbement)), janvier les jours rallongent, février on en sort, c' est généralement là que l' hiver se déchaîne un bon coup, mars il pleut ou un truc dans le genre, avril idem, le printemps tarde, mai il est toujours pas là mais il y a des fleurs, juin c' est mon anniversaire.

Bon on s' en fout de tout ça. Sans espoir moi je me lève même pas le matin et pour le reste je fais ce que je peux. Aux illusions je me suis désabonné du club ; trop cher la carte de membre et ça vaut pas le coup. Des fois je regarde le spectacle par la fenêtre et me dis bon bien, et je retourne à mes petites affaires.

A mon avis tu seras encore là au printemps, don' t worry. Et quand quelque chose ne convient pas ou plus il faut en changer, quitte à ne faire que ça jusqu' à la fin. Et basta!

26 octobre 2012 00h10

Segel
Moi mon truc pour passer l'hiver c'est de semer du blé en décembre.
J'adore voir pousser des trucs.
Et le blé est un semis très précoce.
L'an dernier, c'est en partie ça qui a nourrit mes poules quand il y'avait 10cm de neige en février.

Bref ... chacun son truc.
L'hiver c'est fait pour dormir je crois.

26 octobre 2012 14h20
modifiée
26 octobre 2012 14h21

R.WOLF
Et moi je ne me sens pas entendu quand tu réponds ça.

Comment rester vivant dans une société qui vole en éclat? La phrase n' est pas de moi, elle se rapporte à la situation en Grèce. http://www.franceinter.fr/em... Mais des gens ici sont dans (presque) la même situation.
Pas sur une autre planète, ici. Et des exemples en France il doit y en avoir des millions.

J' ai dit plus haut que le monde était devenu plus que jamais duel ; j' ai le même problème quand je parle à mes médecins, ils m' entendent parfaitement, savent, mais ne peuvent pas se rendre compte puisqu' eux-mêmes ne sont pas dans cette condition.

Dormir? Mais tu ne sais pas dormir quand la nuit tu dois aligner les chiffres pour demain. Vous êtes où là les gens!??

26 octobre 2012 14h31

Djabali
Très intéressant en effet. D'autant plus que je me dis que, si je dois rester encore quelques temps au Maroc (je n'arrive vraiment pas à trouver quelque chose d'intéressant pour partir d'ici) je montrais bien quelque chose autour de l'agriculture ou de l'élevage durables au Maroc.

26 octobre 2012 19h35

Segel
Wolf n'est-ce pas la solitude la base de tous tes problèmes ?

26 octobre 2012 20h15

Emma
Wolf n'est-ce pas la solitude la base de tous tes problèmes ?
C'est peut être bien l'inverse!!?
Wolf l'a expliqué ailleurs: être hyper sensible n'aide pas non plus à "garder" trop de gens près de soi...
Il n'empêche, Wolf que si tu ne parviens pas à "hiberner" réellement, il y a des campagnes plus accueillantes et plus sociales que d'autres. Pourquoi attendre la fin d'un long hiver pour aller tenter ailleurs??

26 octobre 2012 20h24

Segel
Coucou Emma !
C'est bien pour ça qu'il veut aller dans le sud.

26 octobre 2012 20h32

Emma
Salut Segel!
Et je crois qu'il a bien raison, notre ami Wolf... Mais est ce une bonne idée d'attendre la fin de l'hiver!? Les mois à venir semblent peut être trop longs d'après ce que je lis plus haut?

27 octobre 2012 11h14

R.WOLF
L' hiver je chauffe au maximum, bouffe et dors. @ Emma, grâce à quelqu' une d' ici j' ai un plan pour l' été à prix démocratique. Ce sera 15 jours, mais ça compte. Désormais, ce sera bouffer_quelques fringues_un peu de créativité_préserver tant que je peux ce qu' il me reste de santé ET partir et repartir.
Le reste BASTA!

La solitude dites vous? Mais c' est aussi une compagne dont beaucoup de mes contemporains ont peur. Bien sur les premiers et d' autres aussi après, c' est bizarre, mais on apprend beaucoup à travers elle.

27 octobre 2012 11h31

Emma
Vidéo YouTube
Wolf

28 octobre 2012 17h12

R.WOLF
Je veux bien vivre avec quelqu' un mais .. sur 200 m², pas moins.
Suis pas gros mais je prends la place ..

28 octobre 2012 17h23

Emma
ça s'appelle "l'espace vital" non!?
Moi j'aime qu'il y ait du monde autour, mais il s'agit de respecter les lieux de chacun et les temps...

28 octobre 2012 18h28

Segel
Quand je pense que dans les années 50 vivre à 4 dans 40m2 était considéré comme normal ...

29 octobre 2012 17h01

R.WOLF
Le monde de maintenant n' a absolument rien plus à voir avec celui la Segel, je suis né en 59 donc ai quelques vagues souvenirs des sixties. Ce n' était pas forcément mieux, ce n' était certainement pas plus mal.
Je me souviens de mes parents qui flippaient parce que c' était 68. La seconde guerre mondiale n' était pas si loin, et il y avait la peur de l' URSS dans la plupart des esprits.
Tout ce qu' il me semble c' est que l' air était plus léger, il n' y avait pas cette oppression qu' on a maintenant. Des détails comme ceux qui font toute la différence.
Étrange.

12 novembre 2012 14h35

Djabali
@R.WOLF, c'est l'impression que je ressens lorsque j'en parle avec les gens qui sont nés dans les années 40 et qui avaient une vingtaine d'années dans les années 60. Cette impression de légèreté que je n'ai jamais connue.

12 novembre 2012 21h23

lurette
Cette légèreté des années 60, fait partie de mes souvenires, aussi.
Mais jusqu'à quel point était il si léger ? jusqu'à quel point cette impression n'est-elle pas faussée, par la nostalgie subjective que crée le souvenir, et le fait que c'était une période d 'enfance ou de jeunesse, où on se sent forcément plus léger qu'adulte ?
Pas si évident, d'âtre subjectif en fait sur ce genre de choses.

12 novembre 2012 23h16

Segel
Le summer of love, le flower power, le mouvement hippie, tout ça s'est construit par refus de la guerre du Viet-Nam.
C'était une première inédite.
La naissance de la contre-culture.

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