23 avril 2014 14h48

Segel
Faut-il rendre le licenciement plus facile pour faciliter l'embauche ?

C'est une vraie question que je me pose.
Au delà de son aspect protecteur évident, le CDI à la française n'est-il pas un facteur de division sociale ?

A quoi ça rime de continuer à surprotéger les travailleurs en CDI quand tant de gens sont sans emploi, ou dans des emplois précaires ?

Je précise : je suis moi-même en CDI (tout en étant associé).

23 avril 2014 15h16

abra
Ta question est extraite de la bible du Medef ?
C'est exactement la salade qu'ils essaient de nous vendre avec ce gouvernement pourri qui leur sert de VRP.
Faire miroiter des embauches avec toutes les contreparties qu'on connaît : baisse des charges, facilités de licenciement, exploitation des stagiaires, smic au rabais... Sauf qu'à peine obtenu ce qu'ils voulaient , Gattaz s'est empressé de dire que les patrons ne devaient subir aucune pression et surtout pas de chantage à l'embauche. Et que les 30 (40? 50 ? millions ? milliards ? qui leur sont généreusement attribués ne feront l'objet d'aucun contrôle. Ni pour l'investissement, ni pour l'embauche ; ils peuvent tout redistribuer à leurs actionnaires sans que l'Etat ne bronche. Quel pied !

La protection sociale, le code du travail, tout est en train de se déconstruire, alors en rajouter une louche pour cibler les CDI, les taxer de "surprotégés" je trouve ça un peu fort. Bref, à mon sens tu prônes l'application d'un tassement par le bas. Excuse-moi, ça m'énerve.

23 avril 2014 15h28

Jean-Pierre ♫
Faciliter le licenciement, c'est à dire supprimer le CDI, amènerait sans nul doute à mieux répartir le travail mais également à réduire les salaires et généraliser la précarité.

Il y a bien une autre répartition du travail possible mais, chut !, sujet tabou.

23 avril 2014 15h38

Segel
Abra, je sais bien.
Mais ça fait plusieurs petits entrepreneurs avec qui je cause, qui sont plutôt de gauche voire écolo, qui se posent eux-même la question.

Je fais une distinction entre les petits patrons et le Medef.

Par ailleurs, le tassement par le bas est-il évitable, compte tenu d'un SMIC à 140 euro en Lituanie ?

23 avril 2014 16h03

Segel
En fait il n'y a aucun pays où le licenciement est si compliqué qu'en France.
La réalité d'une entreprise ce n'est pas souvent d'avoir des clients et des revenus réguliers, en particulier pour les petites entreprises.
Ceci explique pourquoi il y'a tant de CDDs, d'intermittents, d'intermittents, de précaires, etc.

Ne serait-il pas juste de limiter ce "travail à deux vitesses" ?

23 avril 2014 18h35

abra
le tassement par le bas est-il évitable, compte tenu d'un SMIC à 140 euro en Lituanie ?
Sûr qu'en partant de ce postulat, on est certain d'aller dans le trou. Et même au fond du gouffre puisque le bas n'est pas encore assez bas et qu'il sera vite question de baisser le smic. Pour le moment ils font profil bas mais lorsqu'une idée vicieuse comme celle-ci est mise sur la place, tu peux être sûr qu'elle reviendra.

Ne serait-il pas juste de limiter ce "travail à deux vitesses" ?
Mais comment ? La justice serait-elle de précariser tout le monde ? J'en connais des personnes qui ne savent même pas si elles iront bosser demain, pour lesquelles la fin du mois commence le 10. Avec de telles réformes, elle commencera le 5.

le licenciement est si compliqué qu'en France
Oui, il y a certainement des améliorations à apporter de ce côté mais je crains que les salariés ne soient les dindons de la farce. Le code du travail, même s'il est fastidieux permet justement d'éviter les abus.
S'il faut faciliter les licenciements, alors il faut faire en sorte de ne plonger personne dans la misère entre deux jobs ; je ne pense pas que ce soit le but ultime.
Et de toutes façons, il n'y aura plus jamais assez de boulot pour tout le monde, le plein emploi est terminé. @JP va pouvoir développer le sujet tabou.

23 avril 2014 18h43

Segel
Si il doit y'avoir équilibrage avec d'autres pays de l'UE à bas niveau de vie -et je ne crois pas qu'il y'ait d'autre choix à long terme- ceci devra passer par les salaires ET par les prix.
Et c'est bien là qu'est le fond du problème.
Car ce ne serait pas un problème d'avoir tous les salaires divisés par deux si tous les prix l'étaient aussi en même temps.

23 avril 2014 18h59

gonzo
Moi je suis pour.
Mais surtout aussi que moi salarié je puisse aussi claquer la porte du jour au lendemain et me barrer ailleurs.
C'est donant donant et comme ça.ça me va.

23 avril 2014 22h58
modifiée
23 avril 2014 23h00

Emma
En tout cas , je trouve ta question très légitime. Même si spontanément j'aurais plutôt la réponse d'Abra (Idéologiquement, humainement parlant il y a effectivement quelque chose qui ne passe pas dans le fait de remettre en cause ce type de fondamentaux).
Mais je vis avec quelqu'un qui a crée son usine, qui est en concurrence (plutôt à son avantage) avec l'Europe et donc la France (Il est aussi de gauche, je le précise! même depuis qu'il est devenu "le patron") Mais qui, tout les jours où presque -à demi mot- me dit que la France ne pourra pas redevenir une puissance industrielle si elle ne revoit pas cette question de l'emploi...
Il parle bien de l'embauche et des conditions de licenciement...
(Bon pour l'instant, il est en Turquie, mais dès qu'il rentre je le cuisine sur la question! Pour en comprendre plus!)

23 avril 2014 23h07

gonzo
je ne conçoi pas aujourd'huit 'progrès' avec 'industrialisation'.
bien au contraire...pour moi industrialisation rime avec paupérisation

23 avril 2014 23h11

Emma
ça c'est une autre question Gonzo! La France doit peut être aussi faire le choix de renoncer à être une puissance industrielle!? Mais tant que ce n'est pas à l'ordre du jour, elle doit aussi se poser des questions sur ses conditions d'emplois...(le code du travail étant le même pour tous)

23 avril 2014 23h29

gonzo
ba justement.
la question c'est posé et à évolué.

d'ailleurs, elle peut faire débat.
une économie industrielle peut elle se tourner vers le service comme elle l'a crut post crise.
mais crise qui lui à fait redescendre sur terre.

ou aussi ,deuxieme choix tant espéré.
se tourner vers un pole technologique d'innovations.

les enjeux de ce siècle en plus de la crise énergétique, financière ,écologique...ou si une nation est incapable d'évoluer d'industrielle à un stade plus avancé sociallement...est vouhé à l'échec.
l'industrie et finance ne sont pas une fin en soit

24 avril 2014 09h09

Segel
Doit-on refuser d'écouter ce que disent les petits patrons sous prétexte que le MEDEF dit pareil ?

Ne doit-on pas réfléchir à la manière d'agir sans que ce soit immédiatement récupéré par le CAC40 et les multinationales ?

La thèse de "la fin du travail" amènera fatalement à se poser la question de son partage.
D'où la remise en cause du CDI un de ces jours.

Et moi même en tant que semi-patron je constate à quel point ça représente une hantise d'embaucher, précisément parce qu'on sait très bien que ça devient très compliqué si on a fait une erreur de recrutement ou si un client vous lache et qu'on ne sait plus financer le poste nouvellement créé.
Est-ce une question que la gauche doit ignorer ?

24 avril 2014 13h55

gonzo
il y'a aussi et surtout un problème de contexte.
Dans une société ou le travail serait accessible à tous, ça ne poserai pas de problème.
quand il y'a un fort taux de chômage, stopper un emploi c'est surtout conduire vers de la précarité, la ou les gens ont besoin de gages pour démontrer leurs solvabilité et pouvoir investir de façon personnel et privé.

un employé n'a pas un fort gros salaire pour amortir sont licenciement.
il paye cet échec , cash.
pas de parachute doré ni grande prime de départ.il n'a plus rien.
nada

24 avril 2014 14h52

Segel
Mais c'est vrai qu'il y'a aussi les CDD, les intermittents et l'interim.
Mais tous ces régimes, ça donne un mille-feuille assez complexe.
J'en sais quelque chose, c'est moi qui gère ça au niveau de ma boite.

24 avril 2014 19h58

lurette
Ben c'est pas simple.
Pour une petite boîte, un petit employeur, pas toujours facile de pouvoir embaucher, sans parler des charges par ailleurs.
D'autre part, un salarié a aussi besoin de garanties sur le long (au moins moyen..) terme, pour mener sa vie correctement (credit baraque, voiture, etc..)sinon c'est au jour le jour, ça va bien 5 minutes.

Effectivement, comme dit le Zo, en période de plein emploi, ça roule, chacun (employeur-employé) peut honorer son contrat et s'y retrouver.
Mais quand ça l'est plus et que ça galère question chômage, question investissement/entreprise ?
soit comme aujourd'hui ? Eh ben on sait pas faire : pas de solution parfaite -ou même correcte- n'a vraiment été trouvée : soit l'un, soit l'autre , soit les 2, sont les dindons.
Et pourtant, faudra bien trouver, parce qu'on est pas sortis de l'auberge..

24 avril 2014 20h00

Segel
L'allocation universelle serait une solution.
De plus, on devrait instaurer un service bancaire "social".

24 avril 2014 20h22

lurette
L'allocation universelle serait une solution
C'est ce que j'ai failli dire.
LA solution qui supprime l'effet "precarité" à tout jamais, ce qui n'est pas rien, franchement..
A partir de là, l'emploi ne serait plus soumis à la survie, que deviendrait-il ? Beaucoup mieux, pour les salariés, évidement ; pour les employeurs, pas si pire, au moins, ils auraient ceux qui veulent se la donner pour de vrai, que des motivés pour le projet, pas jsute des motivés pour bouffer demain..

24 avril 2014 22h44

gonzo
et faire en sorte que le travail soit vraiement rentable aussi pour le salarié.

désolé, mais pour moi le travail précaire n'a pas lieu d'exister.

24 avril 2014 23h24

Emma
A partir de là, l'emploi ne serait plus soumis à la survie, que deviendrait-il ? Beaucoup mieux, pour les salariés, évidement
Deux remarques/questions me viennent! La première: en Tunisie on a oublié de remplacer certains emplois par des machines: Je pense à ce gars adorable, qui rempli le réservoir de ma voiture, me tape la causette en nettoyant le pare brise de ma voiture et qui m'engueule quand il a compris que j'avais fait le plein ailleurs entre deux passages chez lui. ceci entraînant ma seconde remarque: l'aspect socialisant du "travail" quel qu'il soit!? J'entends et approuve en grande partie cette idée "d'allocation universelle", mais je ne suis pas entièrement convaincue: il me semble que le travail -quel qu'il soit- n'a pas pour unique fonction que d'acheter des pâtes et de bouffer...

25 avril 2014 00h02

Lili ...
Malheureusement Emma, l'industrialisation est passée par là.
Et lorsque les conditions de travail sont difficiles, il n'y a souvent plus beaucoup de place pour la socialisation.
Je le vois dans la boite où je travaille.
Les gars de l'atelier, originaires du Vietnam n'ont pas le choix de pouvoir se faire embaucher ailleurs que dans la boite dans laquelle ils bossent depuis leur arrivée en France.

Leurs seuls moments d'échange ont lieu durant leur temps libre : dans les transports après le boulot, 1 heure le midi. La socialisation, ils la vivent avec leur famille et leurs amis, bien loin du travail.
Avec des enfants à nourrir, ils n'ont pas d'autre choix que de vivre loin de la vie ;
Aux 39 heures, avec mini 2h30 heures de transport par jour, ils tiennent le coup parce qu'ils ont une famille qu'ils doivent soutenir et grâce à une certaine résistance et abnégation due aussi à ce qu'ils ont vécus jeunes dans un pays en guerre.

25 avril 2014 00h16

Emma
Tu as certainement bien plus raison que moi, Lili! même si je le regrette

25 avril 2014 07h40

gonzo
C'est même souvent un souci.
Le copinage entraîne une mise au ban de ceux qui ne sont pas du bon groupe.
Le monde du travail est tout sauf juste...même la sociabilition n'échappe pas à la règle.
Bien au contraire pour des motifs non légitime qui n'appqrtienne pas à un contrat de travail ni aux compétences de posts

25 avril 2014 10h09

Segel
Comment faire en sorte qu'un gouvernement qui se prétend "de gauche" s'empare du sujet de l'allocation universelle ou d'un service bancaire "social" ?

25 avril 2014 17h30

abra
C'est la Xième fois que le sujet revient, il est récurrent mais jamais on ne développe davantage.
http://www.lenouveleconomist...

A quelques exceptions près où sa mise en place a été une réussite
http://www.courrierinternati...

Manque de volonté politique sans doute. Ou la peur de prendre à bras le corps un projet qui remettrait fondamentalement en cause les fondements de la société.
Mais dans tous les cas jamais la société ne pourra se passer de l'humain : le médical, l'aide aux personnes ne peuvent être effectués par des robots. Et qui concevrait les robots au fait ? Et leur coût ?

25 avril 2014 17h41

Segel
Mais dans tous les cas jamais la société ne pourra se passer de l'humain : le médical, l'aide aux personnes ne peuvent être effectués par des robots.

Tout à fait.
Ce que Jeremy Rifkin appelle "travail non marchand".


Et qui concevrait les robots au fait ? Et leur coût ?

Ca concerne les ingénieurs, donc la classe intellectuelle, ce qu'on appelle aussi les "manipulateurs de concepts". Ils ne sont pas vraiment les plus concernés par la fin du travail, contrairement à la classe moyenne, qui est vraiment la plus touchée.

27 avril 2014 22h53

Djabali
Ce serait parfait si la société pouvait garantir un travail pour une majorité de personnes. C'est loin d'être le cas. La flexibilité de l'emploi profite presque systématiquement aux employeurs. C'est un outil efficace pour niveler vers le bas.

28 avril 2014 10h19
modifiée
28 avril 2014 10h20

gonzo
d'autant que la compétitivité joue ce role pour tirer plus vers le bas.

compétitif par rapport à qui ? au moins faisant !
Et quand tout le monde est compétitif, plus personne ne l'est, il faudra encore rabotter , pour revenir compétitif.

la compétitivité, c'est bouffer l'autre par définition

28 avril 2014 14h44

Segel
Quand on sera devenu compétitifs, c'est quoi l'étape d'après ?
https://fr.answers.yahoo.com...

28 avril 2014 19h35

Jean-Pierre ♫
Trouver une autre planète.

28 avril 2014 22h10

Lili ...
Et tant pis pour leurs autochtones.

28 avril 2014 22h28

Djabali
Nous commencerons d'abord par coloniser notre propre système solaire : la Lune, puis Mars évidemment. Ensuite ce sera peut-être le tour de certaines lunes de Jupiter ou de Saturne.

29 avril 2014 09h29

Segel
Les chinois semblent bien en avoir l'intention.
Le robot lunaire chinois Yutu est sorti de son coma

4 mai 2014 23h25

Djabali
C'est surtout une question de prestige national. Je pense qu'ils n'en sont pas encore là...

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