Un de mes contacts sur macdo m'avait répondu en détail ceci :
Ma réponse :
Des amis à moi qui "tournent à l'ancienne" en bio donnent par adulte végétalien la surface de 85 mètres-carrés pour une autonomie alimentaire à l'année. Cela avec une heure de travail le matin (sauf l'été) + visite le soir et une terre cultivable déjà vivante. Si elle est en mauvaise santé, il faudra sûrement plus d'efforts et de temps avant que la parcelle ne soit "rentable".
MON AVIS PERSONNEL :
Il vaut mieux compter davantage de surface par personne quand on est peu sur le terrain et tendre vers 85 m2 environ si le groupe devient plus conséquent. Auquel cas on essaiera de gèrer plusieurs petites parcelles et non une seule grande (avantages du bocage). Toujours personnellement, je viserai (au futur et non au conditionnel) une autonomie alimentaire plus végétarienne que végétalienne (avec produits laitiers pour les enfants, miel/pollen, poules pour les oeufs, poissons).
Organisation de la surface :
Les 85 m2 sont strictement de la terre cultivée. Ils ne comprennent pas le cabanon à outils, les espaces de stockage de production, les espaces en jachère éventuels (si on peut il vaut mieux faire tourner les cultures et compter un repos avec engrais verts)...
Pour un régime végétalien il faut des céréales (ou équivalent alimentaire de céréale, comme le quinoa, le sarrazin...), des légumineuses (haricots/lentilles/pois secs) & des légumes & fruits.
- Donc une parcelle au moins serait consacrée à une céréale (voire deux parcelles pour deux céréales...) : Une panifiable au moins (une variété rustique de blé par exemple) et une autre pour varier sans demander trop de soins (sarrazin, Bretagne oblige). Semis en pleine terre en quinconce sous couvert végétal, espacé de plusieurs dizaines de centimètres de façon à ce que chaque grain de blé donne une grosse touffe de céréale et non une tige unique en compétition avec ses voisines pour la lumière.
- Les haies vives entre parcelles sont plantées de fruitiers ou d'arbres utiles au jardin : pommiers, cerisiers, vignes, osiers, châtaignier, oléagineux adaptés à la région (pas d'oliviers dans le Nord - mais noisetiers, noyers, peut-être amandiers...), quelques arbustes mellifères pour les abeilles et papillons (gare aux chenilles pour autant).
- Si j'ajoute un verger, on le dira de tiges hautes (fructification en hauteur pour permettre la venue d'animaux : chèvres, moutons, poules...)
- Un potager de légumes et fruits de ras-de-terre. Attention à ne pas le placer sous des arbres qui perdent leurs fruits ou feuillages lors des récoltes... Pas de salade difficile à laver (feuille de chêne) sous un arbre. Sachant que plusieurs plantes poussant rapidement (radis par exemple) peuvent être semées un peu partout pour faciliter le repérage des rangs qui sortent tardivement.
- Des rangs de légumineuses très variées (plusieurs sortes de lentilles, de haricots secs, de haricots à manger frais, de fèves, de pois chiches/pois cassés/petits pois, PAS DE SOJA POUR MOI) possiblement en lignes courbes, en bosquets accessibles de l'intérieur et de l'extérieur (pour la récolte mais également pour le "tuteurage" et l'esthétique).
- Un coin à condiments.
- Des "accessoires" sources de vitamines et de goût : des églantiers (Rosa canina) et quelques arbres à agrumes (citronniers au moins - si besoin de recours à la serre en hiver - les planter dans des bacs à roulettes). Je tenterais (résultat non garanti) la culture de gentiane jaune (Gentiana lutea - plante sauvage de montagne, mais adaptable, dont la culture n'est autorisés en France que pour Pernod-Ricard - Tonique-amer français équivalent du ginseng & du gingembre).
MES AJOUTS PAR RAPPORT AU JARDIN STRICTEMENT VEGETALIEN :
Deux zones pour faire des bassins / viviers à poisson. Un seul bassin en eau à la fois. Chaque année, ou tous les deux ans, inversion de bassin. Le bassin à sec, fertilisé par le limon est fréquenté par les poules (ou autres volailles - je ne mange que leurs oeufs) et peut servir de source d'amendement. Le bassin en eau (la vie aquatique appréciera l'azote des fientes) accueille des poissons rustiques & toute une faune qui s'invitera naturellement, pour le plus grand bénéfice du jardinier : grenouilles et crapauds, salamandres et tritons... Mangeurs de limaces et autres petites bêtes ennuyeuses. Sur chaque bassin, au moins un côté en pente douce pour l'accès à l'eau.
Poulailler de quatre ou cinq poules (voire plus pour distribuer - don ou troc). Les poules piochent leurs nourritures dans le bassin hors d'eau, aux abords de celui en eau, au verger (à tiges hautes), parmi les coquilles des huîtres que je pêche moi-même à marée basse, & dans le grain cultivé. Attention : les bassins sont recherchés par les rats, qui de surcroît apprécient les oeufs, voire la volaille... Etre très attentif aux lieux laissés en pâture aux oiseaux, rendre inaccessible aux intrus le poulailler / pondoir, et ne pas couper trop court les plumes des ailes !
Un coin pour les ruches, en lisière ou à mi-ombre, tournées vers le Sud-Est. Endroit choisi pour ne pas gêner le passage, ni risquer de perturbations de bruits, de la part des gallinacées notamment...
Deux points minimum pour le stockage sous terre (techniques traditionnelles gauloises). Le principe, pour les céréales : enfermées sous terre dans des récipients poreux, mais sans laisser d'espaces vides entre les récipients... Dès que quelques graines commencent à germer, elles libèrent du CO2 qui empêche la germination des autres graines et la venue d'intrus. Le système pour les légumes-racines : Le silo à racine ( http://www.onpeutlefaire.com... Merci @ Cub pour m'avoir indiqué ce site).
Des châssis pour les semis indirects, les cultures fragiles précoces. Voire une serre "hollandaise" (serre enterrée) : On creuse dans le sol une tranchée correspondant au centre de la serre, passage du cultivateur. Le niveau du sol arrivant à peu près au coude, on peut "travailler" jusqu'à un mètre de part et d'autre de la tranchée. Avantages : On travaille sans se baisser + température intérieure plus proche de celle du sol, c'est mieux en été et en hiver + partie vitrée (ou plastifiée) deux fois moins haute, donc deux fois plus économique. Le châssis peut être accolé hermétiquement à un tas de compost destiné au potager pour lui communiquer sa chaleur.
Un abri et l'espace nécessaire pour deux bêtes minimum (elles se tiennent compagnie) dont une femelle au moins (pour le lait) : des moutons, ou chèvres, ou ânes...
Un point d'eau naturel : Soit un puits, soit une réserve d'eau de pluie, avec aménagement pour réduire les infestations de larves de moustiques (moustiquaire ou autre).
Un tas de compost minimum, en longueur pour faciliter le brassage.
Des toilettes sèches et deux endroits pour la litière à composter bien distincts du compost qui peut aller au jardin potager (il peut y avoir des parasites ou des substances médicamenteuses indésirables au jardin). Deux tas pour en laisser un mûrir quand l'autre est en cours d'utilisation (d'une année sur l'autre, à voir).
AUTONOMIE D'HIVER :
- Il y a ce qui se conserve naturellement : pommes, oignons, pommes-de-terre, potimarrons et autres cucurbitacées comestibles (attention beaucoup de gens plantent des choses qui sont seulement destinées à la décoration), les noix en tous genres et châtaignes, les légumineuses (la quantité nécessaire est inférieure à celle des céréales)...
- Il y a ce qui doit être stocké spécialement : végétaux (voir silo à racine et silo à grain décrits plus haut), produits animaux (miel de préférence en rayon + peut-être poisson fumé...).
- Il y a ce qui doit être transformé pour être conservé : Toutes les conserves de légume, tout ce qui sera lacto-fermenté (le choux qui devient choucroute...), tout ce qui aura été mis à sècher (les condiments et plantes médicinales, pour tisanes et autres...), les compotes ou confitures, éventuellement des jus de fruits (cuits, ou fermentés -alcool- , ou lacto-fermentés)...
- Il y a encore ce qu'on pourra tirer du jardin sans l'endommager durant la période froide : selon le climat des poireaux, des carottes, des agrumes, des poissons...
J'écarte volontairement tous les modes de conservations impliquant une source d'énergie permanente : le froid du réfrigérateur et du congélateur. La production de fromage étant longue, je ne la compte pas ici.
GESTION DE L'EAU :
Choisir des plantes rustiques adaptées au biotope ou au moins au climat local (demander des plants au paysan bio du coin) de façon à ne pas se retrouver obligé d'arroser (sauf sècheresse). Garder le sol couvert, toujours (jamais à nu, pour la préservation de la micro-faune et l'humidité). Garder en mémoire qu'un binage = deux arrosage (le binage fractionne la terre de surface, limite la capillarité / perte d'eau par évaporation). En cas de nécessité, introduire dans le jardin une eau propre qui ne vienne pas du réseau (source locale, rivière proche...) pour ne pas chlorer les plantes / aliments, ne pas les fragiliser. Former des talus et fossés pour diriger l'eau du terrain vers les cultures ou les arbres (osier, argousier, bouleau...) qui en ont le plus besoin.
Si l'habitation est proche et que l'épuration des eaux grises se fait végétalement, l'eau qui en sort peut resservir, mais pas au potager. Le potager bénéficiera des eaux pluviales.
SURPLUS POUR LE TROC :
Quelques idées :
1) Il y a des choses qui demandent peu d'efforts, qui sont très utiles & ne se perdent pas, comme le persil. Cela pousse et repousse toute l'année & une botte -pleine de vitamine C- vaut plus qu'une salade.
2) Si tu partages tes oeufs... Ton panier sous le bras, laisse tes voisins choisir eux-mêmes les plus gros, mais ne commence jamais ta tournée par le même voisin.
3) Les châtaignes et noix en tous genres se conservent une année et peuvent servir de semence. Il est très facile de les échanger telles qu'elles, ou de les faire broyer en farine ou en huile.
4) Le troc de nourriture peut se faire contre des choses qui ne se mangent pas !
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