17 juillet 2012 20h25
modifiée
17 juillet 2012 20h28

TOTOCACA
Est-il en notre temps rien de plus odieux, de plus désespérant, de plus scandaleux que de ne pas croire en la démocratie? Desproges

Celle me fait hurler de rire

Et pourtant. Pourtant.

Moi-même, quand on me demande: «Êtes-vous démocrate?», je me tâte. Attitude révélatrice, dans la mesure où, face à la gravité de ce genre de question, la décence voudrait que l'on cessât plutôt de se tâter. Un ami royaliste me faisait récemment remarquer que la démocratie était la pire des dictatures parce qu'elle est la dictature exercée par le plus grand nombre sur la minorité. Réfléchissez une seconde: ce n'est pas idiot. Pensez-y avant de reprendre inconsidérément la Bastille. Alors que, en monarchie absolue, la loi du prince refuse cette attitude discriminatoire, puisqu'elle est la même pour les pour et pour les contre. Vous me direz que cela ne justifie pas qu'on aille dépoussiérer les bâtards d'Orléans ou ramasser les débris de Bourbon pour les poser sur le trône de France avec la couronne au front, le sceptre à la main et la plume où vous voudrez, je ne sais pas faire les bouquets.
Mais convenez avec moi que ce mépris constitutionnel des minorités qui caractérise les régimes démocratiques peut surprendre le penseur humaniste qui sommeille chez tout cochon régicide. D'autant plus que, paradoxe, les intellectuels démocrates les plus sincères n'ont souvent plus d'autre but, quand ils font partie de la majorité élue, que d'essayer d'appartenir à une minorité. Dans les milieux dits artistiques, où le souci que j'ai de refaire mes toitures me pousse encore trop souvent à sucer des joues dans des cocktails suintants de faux amour, on rencontre des brassées de démocrates militants qui préféreraient crever plutôt que d'être plus de douze à avoir compris le dernier Godard. Et qui méprisent suprêmement le troupeau de leurs électeurs qui se pressent aux belmonderies boulevardières. Parce que c'est ça aussi, la démocratie. C'est la victoire de Belmondo sur Fellini. C'est aussi l'obligation, pour ceux qui n'aiment pas ça, de subir à longueur d'antenne le football et les embrassades poilues de ces cro-magnons décérébrés qu'on a vus s'éclater de rire sur le charnier de leurs supporters. La démocratie, c'est aussi la loi du Top 50 et des marnas gloussantes reconverties en dondons tisanières. La démocratie, c'est quand Lubitsch, Mozart, René Char, Reiser ou les batailleurs de chez Polac, ou n'importe quoi d'autre qu'on puisse soupçonner d'intelligence, sont reportés à la minuit pour que la majorité puisse s'émerveiller dès 20 h 30, en rotant son fromage du soir, sur le spectacle irréel d'un béat trentenaire figé dans un sourire définitif de figue éclatée, et offrant des automobiles clé en main à des pauvresses arthritiques sans défense et dépourvues de permis de conduire.

Cela dit, en cherchant bien, on finit par trouver au régime démocratique quelques avantages sur les seuls autres régimes qui lui font victorieusement concurrence dans le monde, ceux si semblables de la schlag en bottes noires ou du goulag rouge étoilé. D'abord, dans l'un comme dans l'autre, au lieu de vous agacer tous les soirs entre les oreilles, je fermerais ma gueule en attendant la soupe dans ma cellule aseptisée. Et puis, dans l'un comme dans l'autre, chez les drapeaux rouges comme chez les chemises noires, les chefs eux-mêmes ont rarement le droit de sortir tout seuls le soir pour aller au cinéma, bras dessus, bras dessous avec la femme qu'ils aiment. Les chefs des drapeaux rouges et les chefs des chemises noires ne vont qu'au pas cinglant de leurs bottes guerrières, le torse pris dans un corset de fer à l'épreuve de l'amour et des balles. Ils vont, tragiques et le flingue sur le cœur. Ils vont, métalliques et la peur au ventre, vers les palais blindés où s'ordonnent leurs lois de glace. Ils marchent droits sous leurs casquettes, leurs yeux durs sous verre fumé, cernés de vingt gorilles pare-chocs qui surveillent les toits pour repérer la mort. Mais la mort n'est pas pour les chefs des drapeaux rouges ni pour les chefs des chemises noires. La mort n'est pas aux fenêtres des rideaux de fer. Elle a trop peur.

La mort est sur Stockholm. Elle signe, d'un trait rouge sur la neige blanche, son aveu d'impuissance à tuer la liberté des hommes qui vont au cinéma, tout seuls, bras dessus, bras dessous, avec la femme qu'ils aiment jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Quant au mois de mars, je le dis sans aucune arrière-pensée politique, ça m'étonnerait qu'il passe l'hiver.

17 juillet 2012 20h41
modifiée
17 juillet 2012 20h42

Véro
Et pourtant, et pourtant... faut que je "relise" depuis le début

et dire que mon mal de tête était passé... je me le trimballais depuis ce matin celui-là...

17 juillet 2012 20h45

TOTOCACA
Mdr c'est bien la premiére fois que je verrais quelqu'un lire du desproges avec un aspirine

17 juillet 2012 20h50

Véro
tu crois qu'un ptit whisky coca pourrait me faire passer mon mal de tête ? je sais c'est pas bien pour mon coeur, mais y'a des jours comme ça...

17 juillet 2012 20h53

TOTOCACA
lol je mettrais un texte de ouioui la prochaine fois

17 juillet 2012 20h57

gonzo
non non
je préfère desproges

c'est à quelle heure qu'elle rentre lilou ?

17 juillet 2012 20h58
modifiée
17 juillet 2012 21h00

Véro
ben oui oui.. ton lancé de discussion n'amène pas grand monde.... et moi ce soir j'ai encore trop trop mal à la tête...
sinon, tu peux essayer la prochaine fois de mettre un "texte" de Loana

Gonzo : ben Lilouu est "apparue" cet aprem, je l'ai loupée mais répondu à sa discussion... après je ne sais pas où elle est ni ce qu'elle fait... mais j'aimerais bien aussi qu'elle rentre à l'Auberge

17 juillet 2012 20h59

TOTOCACA
loana elle écrit des trucs elle?

17 juillet 2012 21h00

gonzo
non, elle fait juste des trucs bien dans la pîscine

17 juillet 2012 21h01

TOTOCACA
ha gonzo est un amateur de littérature aquatique. et ca tourne encore au sexe

17 juillet 2012 21h02

gonzo
c'est le genre de plongée sous marine que j'apprécie grandement.

meme pas besoin de tuba

17 juillet 2012 21h02

Véro
elle a écrit un bouquin y'a quelques années oui où elle racontait son enfance malheureuse etc...
bon je ne me suis pas "torturée" à le lire hein...

Gonzo : ah la fameuse piscine, et Jean-Edouard... on en parle encore dans les annales

17 juillet 2012 21h03

gonzo
j'ai jamais sut d'ailleurs si s'en était arrivé aux annales

alors ?

17 juillet 2012 21h03

TOTOCACA
elle a écrit un bouquin y'a quelques années oui où elle racontait son enfance malheureuse etc...
bon je ne me suis pas "torturée" à le lire hein...


elle a eu le prix goncourt?

17 juillet 2012 21h05

gonzo
j'était meme pas au courant voit tu
(contrairement à la piscine)

17 juillet 2012 21h08

TOTOCACA
voila je fais un post sur desproges. et ca parle de sexe, de ouioui, de loanna et jean edouard à la piscine. c'est désespérant.

17 juillet 2012 21h08

gonzo
faut dire que le texte est sacrément long à lire.
et j'ai les yeux qui brulent façon chameaux en plein milieux du désert

17 juillet 2012 21h11

Véro
attends Gonzo, tu vas les ouvrir tes yeux et tes oreilles...

17 juillet 2012 21h12

gonzo
je vais surtout faire deux choses
gros nettoyage oculaire et prendre un bon gros café

17 juillet 2012 21h13

Véro


Vidéo YouTube

17 juillet 2012 21h14

TOTOCACA
lol alors toi! je m'attendais pas a ça. bien joué.

17 juillet 2012 21h18

gonzo
ha

je vous dérange pas trop

17 juillet 2012 21h21

TOTOCACA
je vous dérange pas trop

mais de quoi tu parles

17 juillet 2012 21h21

Véro
Gonzo : non pas du tout.... c'était juste pour détendre l'atmosphère... trop eu mal de tête toute la journée, fallait que je décompresse aussi... moi je n'ai fait qu'écouter la chanson... après vous messieurs... je ne sais pas...
et demain rdv chez cardio et j'ai la trouille...

17 juillet 2012 21h23

gonzo
han han
tu à le coeur qui s'emballe pour quelqu'un ? (bon, humour douteux, j'avoue)

17 juillet 2012 21h30

TOTOCACA
gonzo va devoir aller chez le cardio aussi demain il a eu un coup au palpitant avec kim bassinger

courage laura

17 juillet 2012 21h30

Véro
bon et la discussion était ? ah oui la Démocratie selon Desproges....

La mort est sur Stockholm. Elle signe, d'un trait rouge sur la neige blanche, son aveu d'impuissance à tuer la liberté des hommes qui vont au cinéma, tout seuls, bras dessus, bras dessous, avec la femme qu'ils aiment jusqu'à ce que mort s'ensuive.

18 juillet 2012 10h03

Tinou70
Les étrangers sont nuls

Ça va plaire à Gonzo... Il y a quelques passages Q !!

18 juillet 2012 10h06

gonzo
ouais mais trop long
pas le temps (au boulot),et trop douleureux à lire sur un écran.

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